Des parlementaires américains ont invité des dirigeants d'Apple et Google à prendre part à une audition du Congrès consacrée à la vie privée, au moment où les téléphones de ces deux géants sont accusés de garder la trace des mouvements de leurs utilisateurs.

Le sénateur démocrate Al Franken, qui préside la sous-commission sur la vie privée, les technologies et la loi, a indiqué qu'il allait organiser le 10 mai une audition consacrée à la «protection de la vie privée» dans le domaine des technologies mobiles.

L'élu a précisé que des représentants de Google et Apple avaient été invités ainsi que des responsables du ministère de la Justice et de la Commission fédérale du commerce.

Des chercheurs britanniques ont présenté il y a une semaine une étude selon laquelle Apple aurait inclus dans la dernière version de son système d'exploitation pour iPhone et iPad une fonction permettant de garder sur un dossier non protégé la trace des mouvements de ses utilisateurs.

Deux jours plus tard, vendredi, des médias anglo-saxons affirmaient que les téléphones équipés d'Android gardaient également la trace des mouvements de leurs utilisateurs.

«Les dernières avancées technologiques permettent aux Américains de rester connectés comme jamais auparavant et nous permettent d'avoir un accès à un nombre incroyable de ressources», a déclaré le sénateur Al Franken dans un communiqué.

«Mais dans le même temps, ces technologies qui nous ont permis d'avoir des téléphones portables, des téléphones multi-fonctions, des tablettes, ont aussi permis à ces appareils de rassembler des renseignements extrêmement sensibles sur leurs utilisateurs, et notamment des détails précis sur leurs déplacements quotidiens», a-t-il ajouté.

«Cette audition, c'est une première étape pour s'assurer que les lois fédérales protègent la vie privée des consommateurs notamment quand il s'agit d'appareils mobiles», est-il écrit.

La commission de la Chambre des représentants sur l'énergie et le commerce a de son côté envoyé des lettres à Google, Microsoft, Nokia, Research in Motion et Hewlett-Packard pour demander aux représentants de ces entreprises si les appareils qu'ils mettaient au point traquaient, utilisaient et partageaient les données liées aux déplacements de leurs utilisateurs.

Google s'est défendu vendredi de garder toutes les traces de mouvements des utilisateurs de téléphones équipés de son système d'exploitation Android, et a assuré n'avoir accès qu'à celles que le propriétaire choisit de lui donner, tandis qu'Apple n'a pas encore réagi.