En recul depuis fin 2008, le marché mondial des mobiles a renoué avec la croissance au troisième trimestre, un phénomène qui devrait s'accélérer dans les prochains mois, grâce à la vogue des smartphones, ces téléphones multimédias permettant de surfer sur internet.

Après trois trimestres de baisse - avec un repli allant jusqu'à -8,6% -, les ventes ont connu de juillet à septembre une croissance de 0,1%, a indiqué jeudi le cabinet d'études spécialisé Gartner.

Une hausse encore très modeste mais qui devrait s'accélérer au quatrième trimestre avec la sortie de nombreux nouveaux produits avant les fêtes de fin d'année, selon l'institut, qui ne précise pas néanmoins son ampleur.

Cependant, alors qu'il tablait en août sur un recul des ventes de 4,4% sur l'ensemble de l'année 2009, il estime désormais qu'elles seront stables.

Le marché devrait ensuite progresser en 2010 de 5 à 7%, tiré par les smartphones: les ventes de ces téléphones «intelligents» devraient bondir de 48%, après avoir augmenté de 29% en 2009.

Popularisés par l'iPhone, l'appareil star de l'américain Apple, «les smartphones représenteront en 2010 21% des mobiles commercialisés, contre 11% en 2008», déclare à l'AFP l'analyste Carolina Milanesi.

Un segment sur lequel la firme à la pomme ne cesse d'accroître son emprise: au troisième trimestre, ses ventes ont augmenté de près de 50% et l'iPhone représente désormais 17,1% des smartphones vendus dans le monde, contre 12,9% il y a un an.

Entré sur ce marché il y a deux ans, Apple, qui est désormais le troisième vendeur mondial de smartphones, derrière Nokia et RIM (Blackberry), devrait voir ses ventes encore s'accélérer au quatrième trimestre, grâce à la commercialisation de son mobile star en Chine et dans seize nouveaux pays.

Selon le cabinet Strategy Analytics, Apple est d'ailleurs devenu au troisième trimestre le vendeur de mobiles «le plus rentable».

Alors que le leader mondial Nokia a dégagé sur la période un bénéfice d'exploitation de 1,1 milliard de dollars, ce chiffre serait de 1,6 milliard pour Apple, selon les estimations de l'institut, alors même que l'américain n'a vendu que 7 millions de téléphones contre quelque 110 millions pour le finlandais.

Une situation qui s'explique, outre son succès, par «des prix élevés (entre 300 et 400 euros, ndlr) et un contrôle des coûts», souligne l'analyste Alex Spektor.

Fragilisé, Nokia a vu sa part de marché reculer de 42,3% à 39,3% en un an. Même chose sur le marché global des mobiles (36,7% contre 38,2% il y a un an), où ses ventes ont chuté de 3,8%.

La situation est encore plus dramatique pour l'américain Motorola et le nippo-suédois Sony-Ericsson, qui n'ont pas su renouveler à temps leur gamme de produits. Ils ont vu leurs ventes diminuer de plus de 40% en un an et leurs parts de marché quasiment diviser par deux.

En revanche, les sud-coréens Samsung et LG, deuxième et troisième mondial, affichent une croissance insolente (respectivement +14,6% et +32,6%), grâce à leur positionnement sur le segment des écrans tactiles, surfant sur le succès de l'iPhone. Ils «continueront à être encore très forts en 2010», selon Mme Milanesi.

Si les volumes repartent à la hausse, après une année très difficile, l'horizon n'est néanmoins pas totalement éclairci pour les fabricants: «la pression sur les prix va se poursuivre», continuant ainsi à affecter leur rentabilité, note l'analyste.