De nouveaux cas d'explosions d'écrans d'iPhone ont été signalés mercredi en France, au lendemain de l'annonce d'une enquête officielle, mais Apple, qui surfe sur la popularité de son bijou technologique, se montre toujours aussi peu bavard.

 Selon le décompte établi par l'AFP d'après les incidents rapportés dans différents médias, une dizaine de cas auraient été recensés depuis début août.

Parmi les derniers en date, ceux de deux internautes évoquant des écrans fissurés et un retraité de 80 ans vivant en région parisienne qui dit avoir constaté, le 21 juillet, l'implosion de son iPhone acquis une semaine plus tôt.

«J'ai vu l'écran s'étoiler comme un pare-brise feuilleté», a-t-il expliqué.

Un autre a raconté avoir vu l'écran de leur téléphone se briser «tel une toile d'araignée» et un homme de 26 ans a dit avoir reçu un éclat de verre dans l'oeil quand l'écran de son iPhone a éclaté.

Presque à chaque fois, des photos ont été publiées, mais la véracité des témoignages est difficile à prouver: ces téléphones ont pu être victimes d'un choc.

Au Royaume-Uni et aux États-Unis, c'est un autre produit phare d'Apple, le baladeur iPod, qui aurait explosé à plusieurs reprises.

Le nombre d'incidents signalés est certes très faible en comparaison des ventes: «Nous avons eu deux clients sur 1,2 million d'iPhones vendus qui nous ont contactés» à ce propos, raconte un porte-parole d'Orange (France Télécom). «Nous les avons renvoyés vers Apple».

Contactée par l'AFP, la firme à la pomme est très réticente à commenter ces incidents: «Nous attendons de recevoir les iPhones des clients. Tant que nous n'avons pas les détails complets, nous n'avons rien de plus à ajouter», a dit un porte-parole.

Un client dont le cas est rapporté par la revue 60 millions de consommateurs a justement contacté Apple mais a reçu une fin de non recevoir, le fabricant arguant que les dégâts étaient dûs à une mauvaise utilisation de l'appareil.

En revanche, le retraité de 80 ans, après plusieurs appels jusqu'au siège européen d'Apple, en Irlande, a fini par obtenir un nouvel iPhone en remplacement.

Ces incidents ont poussé la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) à ouvrir une enquête.

«Il y a une enquête en cours, nous nous sommes saisis du problème et nous regardons ça de près», a déclaré mardi une porte-parole.

La Commission européenne avait «invité» Apple le 14 août à lui donner des informations après l'éclatement de l'écran d'un iPhone qui avait blessé un adolescent français à un oeil, demandant également des renseignements aux autorités françaises et britanniques.

«Nous serons vigilants et si nécessaire nous irons plus loin, mais nous avons besoin de mieux examiner la situation», a indiqué mercredi à l'AFP une porte-parole de la Commission, Helen Kearns.

Apple a seulement répondu à Bruxelles qu'il s'agissait d'«accidents isolés». Difficile pour le groupe américain d'admettre qu'il puisse y avoir un défaut sur son téléphone multimédia, qui rencontre un vif succès depuis sa sortie en 2006, avec 26 millions d'exemplaires vendus dans le monde à ce jour.

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