Le câble et le sans-fil n'en finissent pas de gagner du terrain sur les compagnies de téléphone. À travers le pays, un jeune ménage sur trois a laissé tomber la bonne vieille «ligne téléphonique» pour n'utiliser que le cellulaire.

C'est en effet chez les jeunes adultes que la popularité du cellulaire est la plus forte. Selon Statistique Canada, 34 % des Canadiens entre 18-34 ans n'ont pas de ligne terrestre et n'utilisent rien d'autre que le cellulaire pour leurs communications. Et cette tendance est encore plus marquée dans l'ouest du pays, où presque la moitié des jeunes ménages sans enfants n'utilisent aucune con­nexion terrestre. Au Québec, par contre, cette moyenne est beaucoup plus basse, le quart seulement des jeunes adultes se passant de connexion terrestre.Les 18-34 ans ne représentent que 10 % de tous les ménages, rappelle Charles Delorme, directeur adjoint, division des enquêtes spéciales à Statistique Canada. Lorsqu'on considère l'ensemble des foyers canadiens, tous âges confondus, à peu près 7 % seulement ont abandonné la ligne téléphonique traditionnelle. Mais ce nombre augmente et une étude récente de Harris/Décima indiquait que 19 % des sondés envisageaient de laisser tomber leur ligne terrestre.

«C'est avant tout un phénomène de jeunes, sans enfants, de colocs ou de personnes seules, remarque M. Delorme. Ils sont souvent à l'extérieur, et préfèrent avoir un numéro personnel qui n'est pas rattaché à leur logement.»

Mais attention, à mesure qu'ils vieillissent, qu'ils forment une famille et se fixent, ils finissent eux aussi par se «brancher».

Téléphones intelligents

Le rythme de croissance du cellulaire, alimenté par les iPhone, Blackberry et autres smartphones, reste vigoureux. À la fin de 1998, le Canada comptait cinq millions d'abonnés. Depuis, le cellulaire gagne chaque année au moins 1,5 million d'abonnés supplémentaires. Statistique Canada estime qu'aujourd'hui, avec plus de 16,3 millions d'abonnés, 75 % des ménages canadiens possèdent au moins un appareil cellulaire.

Le Québec reste cependant en retard sur les autres provinces avec une pénétration dans 65 % des foyers seulement, la plus faible moyenne au pays.

Par ailleurs l'arrivée des câblodistributeurs dans la téléphonie a rapidement modifié le portrait du marché. Au Québec, 24 % des ménages utilisent le téléphone par câble. Un nombre qui a presque doublé depuis 2006 seulement. Chez Vidéotron, par exemple, l'entreprise compte 934 837 abonnés en téléphonie et est le principal fournisseur de téléphonie résidentielle dans plusieurs municipalités.

Curieusement, en Ontario, com­me dans l'ouest du pays, Statistique Canada ne donne que 13 % du marché aux câblos.

«Ça n'a aucun bon sens», reconnaît Charles Delorme. À son avis, le câble occupe une part beaucoup plus importante, mais les abonnés des Rogers, Shaw et Cie ne réalisent pas tous que leurs appels voyagent par le câble.

«Au Québec, la publicité de Vidéotron mise sur le câble, alors qu'à l'ouest, les câblos ne jouent pas sur cette carte, et ça entretient une certaine confusion.» Enfin, selon Brian Platts, associé principal de Nottingham Communications, les données officielles sous-estiment le nombre de gens qui n'utilisent plus leur ligne téléphonique pour leurs appels. «Plusieurs conservent une ligne téléphonique, mais l'utilisent pour autre chose que le téléphone, comme accès Internet ou pour la télévision. Ça devient difficile de savoir par quel réseau transite la voix.»

2.5G, 3G... 4G?

Ces appellations sont des abréviations pour les réseaux de téléphonie mobile de deuxième génération, troisième génération, etc. Chaque nouvelle génération offre plus de capacité et plus d'usages que la précédente. Les réseaux 3G ont ainsi permis la connectivité directe à Internet, des accès à haut débit pour les données, la musique et la voix.

Selon Christopher Collins, analyste principal pour le Yankee Group, une firme américaine de consultants en technologies de l'information, l'arrivée des prochains réseaux 4G va changer le paysage du cellulaire. Avec des débits entre 20 et 100 Mbit/s dans les réseaux à longue portée et jusqu'à 1 Gbit/s dans les réseaux locaux, les téléphones auront accès à des contenus multimédias de plus en plus riches.

«Les réseaux seront assez robustes pour qu'on ne fasse plus de distinction entre le transport de la voix et des données. On ne verra plus d'appels tarifés à la seconde, à la minute, ou bien pour une tarification spéciale pour les appels internationaux. Tout ça va disparaître et vous paierez pour de la bande passante, point.»

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