Le marché de la téléphonie sans fil devrait être plus concurrentiel, à l'avantage des consommateurs, en favorisant l'émergence de nouveaux fournisseurs lors d'une prochaine vente de fréquences.

Le marché de la téléphonie sans fil devrait être plus concurrentiel, à l'avantage des consommateurs, en favorisant l'émergence de nouveaux fournisseurs lors d'une prochaine vente de fréquences.

C'est le pari du ministre fédéral de l'Industrie et responsable des télécommunications, Jim Prentice, qui a fait l'annonce mercredi à Toronto des règles pour les enchères de nouvelles fréquences de téléphonie sans fil, prévues en mai prochain.

«Nous voulons susciter plus de concurrence et d'innovations dans ce marché. Avec des prix plus bas, de meilleurs services et plus de choix pour les Canadiens», a soutenu le ministre.

Des 105 mégahertz de fréquences qui seront vendues par soumissions, à partir du 27 mai 2008, Ottawa a décidé de réserver un bloc de 40 mégahertz pour des entreprises encore absentes ou très petites sur le marché national du sans-fil.

Le gouvernement fédéral se rend ainsi aux souhaits d'entreprises comme Vidéotron, au Québec, ainsi que MTS Allstream et Shaw Communications, au Manitoba et dans l'Ouest canadien.

Ces entreprises réclamaient une telle réserve de fréquences initiales afin de s'éviter une surenchère coûteuse face aux trois grands fournisseurs existants dans le sans-fil: Rogers, Bell et Telus.

Ces dernières pourront soumissionner seulement sur l'autre bloc de fréquences, soit 65 mégahertz en tout, qu'Ottawa a décidé de laisser accessible à toute les entreprises.

Aussi, le gouvernement fédéral rendra obligatoire le partage des réseaux existants (antennes, fréquences) entre les nouvelles entreprises du sans-fil et celles qui exploitent déjà des réseaux nationaux.

Ce partage devra faire l'objet de contrats négociés entre les entreprises, mais à des «tarifs et des conditions de marché raisonnables», a indiqué le ministre Prentice.

«Je me doute que cette annonce va déplaire aux fournisseurs existants dans le sans-fil, mais ils ne sont trois qui contrôlent déjà 85% du marché canadien», a-t-il poursuivi.

«Les enchères de fréquences sont rares. Il faut profiter de l'occasion pour rehausser la concurrence dans le marché de la téléphonie sans fil.»

Le ministre a cité des analyses faites au Canada et au niveau international qui démontrent, selon lui, que la téléphonie sans fil demeure trop chère et de qualité insuffisante.

«Les réseaux existants rejoignent 98% des Canadiens. Pourtant, le taux de pénétration du sans-fil au Canada demeure le deuxième plus faible parmi les pays membres de l'OCDE, après le Mexique», a souligné Jim Prentice.

Cela dit, le ministre s'en remet aux ambitions déjà exprimées par des entreprises comme Vidéotron et Shaw Communications pour réaliser la suite de son plan de diversification du marché du sans-fil.

Car non seulement ces entreprises devront dépenser des dizaines de millions de dollars pour acheter des fréquences, mais elles devront aussi investir considérablement pour constituer leurs réseaux.

Et cette perspective inquiète le critique libéral de l'Industrie, le député Scott Brison, qui assistait à la présentation du ministre Prentice, à Toronto.

«Avec cette politique, il n'y a aucune garantie que les Canadiens obtiendront de meilleurs prix et services dans le sans-fil», selon le député.

«C'est en fait un cadeau de dizaines de millions de dollars à des entreprises dont on peut douter de la capacité financière à survivre dans ce marché. On a déjà vu ça avec les échecs de Clearnet et de Microcell, qui ont finalement été rachetées par Telus et Rogers.»

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