Vingt ans après s'être installée au Québec, Ubisoft prend de l'expansion dans la province et prévoit investir 780 millions $ d'ici 2027 afin d'embaucher plus de 1000 employés et d'ajouter deux autres studios - dont un à Saguenay.

Au moment où certains dénoncent l'aide gouvernementale accordée aux entreprises du secteur multimédia, le géant français du jeu vidéo a dévoilé mardi ce qu'il a qualifié de «plus important plan de croissance» au Québec.

«L'expertise des studios d'Ubisoft au Québec est l'un des moteurs de la croissance du groupe», s'est vanté le cofondateur et président-directeur général du groupe Ubisoft, Yves Guillemot, en conférence de presse, à Chicoutimi.

Celui-ci était notamment accompagné par le dirigeant des studios d'Ubisoft Montréal, Québec et Toronto, Yannis Mallat, le premier ministre Philippe Couillard, ainsi que le maire de Saguenay, Jean Tremblay.

En plus des 125 postes qui seront créés à Saguenay, Ubisoft - qui compte déjà quelque 3600 employés à Montréal et Québec - en prévoit 675 de plus dans la métropole et 200 autres dans la Vieille-Capitale. On prévoit également l'ajout d'un quatrième studio à un endroit qui n'a pas encore été déterminé.

Le studio de Saguenay - dont l'emplacement n'a pas encore été dévoilé - devrait ouvrir ses portes dès le début de 2018 et devrait compter une trentaine d'employés après un an.

Au fil du temps, les studios québécois de la multinationale française ont développé certaines des marques les plus populaires de la multinationale française, dont Assasin's Creed ainsi que Far Cry.

Ces ambitions de croissance d'Ubisoft au Québec s'expliquent en partie par l'octroi du crédit d'impôt remboursable aux entreprises du multimédia qui permet de rembourser jusqu'à 37,5 pour cent des dépenses salariales admissibles.

«Le crédit d'impôt appliqué sur les 1000 emplois créés par Ubisoft représente une dépense fiscale d'environ 160 millions $, a expliqué M. Couillard. C'est un investissement considérable. C'est un choix que l'on fait.»

Pour son exercice financier terminé le 31 mars 2017, le géant du jeu vidéo a reçu près de 90 millions $ CAN de l'État québécois en subventions dans le cadre de cette mesure fiscale.

Ubisoft fait valoir qu'elle a injecté 3,5 milliards $ au Québec depuis 1997 et qu'au terme de la nouvelle phase de son plan de croissance, ses investissements devraient totaliser 9 milliards $.

Récemment, le crédit d'impôt pour la production de titres multimédia - qui a permis à des joueurs mondiaux comme Ubisoft et Warner Bros de s'établir au Québec - avait été critiqué par le président et chef de la direction de Groupe Stingray Digital, Eric Boyko.

Alors que la main-d'oeuvre qualifiée se fait rare, M. Boyko avait déploré que ces compagnies puissent profiter de ces mesures pour recruter des ingénieurs informatiques et d'autres travailleurs spécialisés dans les technologies de l'information, qui sont aussi convoités par des sociétés comme Stingray.