Pour ses résultats financiers meilleurs que prévu au dernier trimestre, l'éditeur de jeux vidéo Ubisoft peut remercier les hardcore gamers, ou les «joueurs passionnés», comme on dit au siège social à Paris.

Grâce aux ventes supérieures aux attentes de Tom Clancy's Ghost Recon Future Soldier, un jeu de tir tactique conçu dans ses studios de Paris et de la Caroline-du-Nord, Ubisoft a généré des revenus de 131 millions d'euros pour le premier trimestre de l'année financière 2012-2013. Ubisoft s'attendait à des revenus de 115 millions d'euros pour le trimestre d'avril à juin dernier. Par surcroît, il s'agit d'une hausse de 27% par rapport à la même période l'an dernier.

Ubisoft, qui n'a pas à dévoiler ses profits tous les trimestres en raison des règles boursières européennes, prévoit toujours faire des profits entre 70 et 90 millions d'euros sur des revenus entre 1,16 milliard et 1,2 milliard d'euros en 2012-2013. Encore cette année, l'atteinte de ces objectifs dépendra beaucoup de son studio le plus important, Ubisoft Montréal, qui compte 2100 employés. Le studio montréalais conçoit actuellement deux des jeux les plus attendus d'Ubisoft cette année: Assassin's Creed III et Far Cry III, qui seront lancés cet automne.

Selon son PDG, Yves Guillemot, Ubisoft «tire profit de sa stratégie engagée sur le segment des jeux pour joueurs passionnés et confirme son retour en force dans cette catégorie». Il a aussi souligné la «solide dynamique» des jeux en ligne, un segment où les revenus ont augmenté de 112% depuis un an pour s'établir à 27 millions au dernier trimestre.

Cependant, toutes catégories confondues, Ubisoft perd du terrain face à ses concurrents en Amérique du Nord. Durant la première moitié de 2012, Ubiosft s'est classé quatrième éditeur indépendant de jeux vidéo avec des parts de marché de 7,7%, comparativement à 7,1% l'an dernier. En Europe, où l'entreprise occupe le troisième rang des éditeurs de jeux vidéo, elle a augmenté ses parts de marché de 7,1% à 8,1%.

Ubisoft a annoncé ses résultats financiers hier après la fermeture de la Bourse de Paris, où son titre a gagné 3,8% pour clôturer la séance à 5,19 euros. Investissement Québec détient 4,5% des actions d'Ubisoft depuis deux ans. À l'époque, la société d'État a acheté l'action à 6,75 euros, soit une perte de 23% de leur valeur en deux ans.