L'Iran a interdit le jeu vidéo américain à succès Battlefield 3 lancé en octobre et qui met en scène une attaque américaine contre Téhéran, selon un responsable de la police iranienne cité lundi par un hebdomadaire spécialisé.

Battlefield 3, produit par la société Electronic Arts (EA), met notamment en scène une attaque aéroportée contre la capitale iranienne incluant des opérations de blindés et d'avions de combat américains, les joueurs tenant le rôle de Marines participant à l'attaque.

«Tous les magasins d'informatique ont interdiction de vendre ce jeu illégal», a indiqué un responsable non identifié des services de renseignement de la police cité par l'hebdomadaire Asr-e Ertebat, spécialisé en informatique et jeux vidéo.

La dernière version de Battlefield, série à succès du géant américain EA qui produit d'autres jeux mondialement connu comme FIFA ou Sim City, démarre à la frontière irano-irakienne où les forces américaines combattent une milice hostile.

Selon EA, cinq millions d'exemplaires de Battlefield 3 ont été vendus dans la première semaine après sa mise sur le marché le 25 octobre.

Le jeu inclut des missions à Paris et New York avant de se terminer en assaut contre Téhéran dans un contexte de menace nucléaire, selon divers sites internet spécialisés dans les jeux vidéo.

Dans sa version multijoueurs, disponible sur DVD-ROM ou en ligne, jusqu'à 24 personnes peuvent mener ensemble des opérations de combat dans divers lieux de la capitale iranienne, y compris dans le Grand Bazar historique de Téhéran.

EA n'a pas de distributeurs officiels en Iran, pas plus que les principaux producteurs de jeux video ou de logiciels occidentaux ou asiatiques.

Mais ces jeux vidéos ou logiciels, piratés ou importés plus ou moins légalement, sont largement disponibles partout dans le pays qui ne reconnaît pas le copyright.

C'est la première fois qu'un jeu vidéo est officiellement interdit en Iran, bien que les autorités critiquent régulièrement la culture occidentale et essaient de promouvoir une production locale de jeux «islamiques».

Dans une pétition en ligne contre Battlefield 3, plusieurs milliers de «jeunes Iraniens» ont dénoncé un jeu qui, selon eux, «a été volontairement mis sur le marché à un moment où les États-Unis poussent la communauté internationale à avoir peur de l'Iran».

Les États-Unis comme Israël ont affirmé à plusieurs reprises ces dernières années ne pas exclure une option militaire pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, ainsi que les Occidentaux le soupçonnent de vouloir le faire en dépit de ses dénégations répétées.