Le géant japonais du jeu vidéo, Nintendo, ne connaît pas ses meilleurs jours si on se fie à ses plus récents résultats financiers. L'absence de titres vedettes pour ses consoles hier adulées et les effets dévastateurs sur ses comptes des accès de fièvre de la monnaie nippone ébranlent Nintendo.

Le fabricant de jeux vidéo a vu ses ventes du premier trimestre chuter de plus de la moitié sur un an, reconnaissant des lacunes dans sa gamme de jeux.

Or, sans jeu très populaire, les consoles peinent à trouver des acheteurs, entraînant une spirale de désaffection que seul un grand succès commercial peut inverser.

Vive concurrence des téléphones intelligents

Las, depuis des mois, le groupe se cherche alors que les joueurs sont de plus en plus attirés par des téléphones intelligents comme le iPhone d'Apple, pour lesquels existent des milliers de divertissements qui n'ont rien à envier à ceux conçus pour les appareils de poche DS de Nintendo.

La firme de Kyoto a eu beau ajouter un écran avec rendu tridimensionnel visible sans lunettes sur sa dernière mouture, la 3DS, le public n'a pas suivi, d'autant que l'affichage en relief est déconseillé aux enfants de moins de six ans.

Jugée chère, la 3DS a en plus eu le malheur d'être commercialisée quelques jours seulement avant le séisme du 11 mars au Japon, une catastrophe qui a enlevé l'envie aux Nippons de dépenser leur argent en gadgets.

Nintendo n'a vendu que 1,27 million de 3DS au Japon depuis son lancement le 26 février et un peu plus de 3 millions à l'étranger, où elle a été commercialisée un mois plus tard.

Qui plus est, les variantes de DS antérieures toujours disponibles ne s'écoulent plus autant que l'espéraient leurs concepteurs.

Le groupe a en outre encore été victime du fort renchérissement de la monnaie japonaise, un mouvement qui fausse totalement ses prévisions de revenus tirés de l'étranger et ronge ses marges.

Bilan: Nintendo a sombré dans le rouge, affichant pour le premier trimestre de son exercice budgétaire une perte nette de 25 milliards de yens doublée d'un déficit d'exploitation de 38 milliards de yens.

Nintendo, qui n'en finit pas depuis deux ans de voir ses revenus et profits s'effondrer, a en outre été forcé jeudi de drastiquement revoir ses prévisions de résultats financiers pour l'ensemble de l'année budgétaire qui s'achèvera en mars 2012.

Non seulement il s'attend à gagner moins, mais il prévoit aussi de dépenser plus pour promouvoir ses produits et en développer de plus attractifs.

Vers une baisse des prix?

Première action: Nintendo s'est résolu à baisser de 40% le prix de la 3DS au Japon à compter du 11 août, un nouveau tarif plus proche de celui habituellement pratiqué pour les consoles portables.

Une réduction de tarif d'une ampleur non précisée est également prévue prochainement à l'étranger, au plus tard fin septembre, pour tenter de doper les ventes de cette machine à laquelle est reproché un manque d'innovation, notamment par comparaison avec la Vita que proposera le rival Sony en fin d'année.

«Nous voulons retrouver un rythme d'adoption par le public comme nous en avons connu par le passé» avec les précédentes DS, a justifié le patron de Nintendo.

La maison mère de Mario, des Pokemons et d'une ribambelle de personnages emblématiques est aussi forcée de s'activer pour développer la prochaine machine de salon, la Wii U qui doit succéder à la Wii en perte de vitesse, afin de redresser autant que possible la barre avant la fin de l'exercice en mars 2012.