L'industrie du multimédia et du jeu vidéo est en croissance fulgurante au Québec. Et la pénurie de main-d'oeuvre, criante. Une nouvelle école en divertissement interactif, lancée hier dans la Vieille Capitale, devrait permettre de combler une partie des besoins en personnel, espèrent ses promoteurs.

On en parlait depuis deux ans, c'était un des projets prioritaires dans la région de Québec. Or, voilà que l'École nationale de divertissement interactif a vu le jour, hier, sous l'acronyme ENDI.

Le lancement officiel s'est fait en plein coeur du quartier Saint-Roch, dans l'édifice de la Fabrique, sur le boulevard Charest. C'est là que seront formés les 12 premiers stagiaires à une certification industrielle en divertissement interactif. Une première au Canada.

Le stage, d'une durée de trois mois, débutera le 29 septembre. D'ici cinq ans, on espère avoir formé au moins 500 candidats pour répondre aux besoins de l'industrie du jeu vidéo, qui embauche présentement 800 personnes dans la région de Québec.

«L'école de divertissement interactif, c'est quelque chose d'unique», s'enthousiasme le président de Beenox, Dominique Brown, qui siège aussi le c.a. de l'ENDI.

Réaliste et éducatif

«Un mélange de formation continue et de perfectionnement, ajoute-t-il, qui à ma connaissance, n'existe pas ailleurs. »

Les entreprises de jeux comme Beenox, Frima Studio, Humagade, Ubisoft et Sarbakan, toutes présentes à Québec, ont eu leur mot à dire dans le projet. «On voulait que ça soit réaliste tout en étant éducatif», a précisé M. Brown.

C'est pourquoi l'école reproduit un studio de jeux vidéo comme en milieu de travail. Chaque élève sera suivi par une mentor issu de l'industrie et par des professeurs spécialisés. On créera des jeux non pas pour le marché, mais en vue de les soumettre à des concours internationaux.

Le projet, piloté par Pôle Québec Chaudière Appalaches, est exceptionnel, a indiqué le maire de Québec Régis Labeaume. D'ici quelques années, la nouvelle école pourrait même faire de Québec un haut lieu du numérique dans le monde, selon lui.

La Ville de Québec injecte 775000$ sur trois ans dans l'école. Un investissement qui risque de rapporter beaucoup plus en matière d'emplois et de rayonnement à l'échelle internationale, a souligné le maire Labeaume.

Le recteur de l'Université Laval, Denis Brière, a pour sa part affirmé qu'il était fier de contribuer au projet d'école en divertissement interactif, «qui s'inscrit pleinement dans la mission de l'université engagée dans son milieu». D'ailleurs, les cours seront donnés à l'École des arts visuels, qui elle aussi loge dans l'édifice de la Fabrique. Et comme contribution, l'Université s'est engagée à fournir des espaces gratuits sur une période de cinq ans.

Le gouvernement du Québec a aussi investi 1 million de dollars pour la création de l'école. Le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad, souligne que cet investissement est en lien direct avec le Pacte pour l'emploi, qui vise à garantir une main-d'oeuvre qualifiée et suffisante dans cinq ans.