Un an après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, le site web de la Maison-Blanche ne comprend toujours pas de contenu en espagnol, ce qui tranche avec la façon de faire des deux administrations précédentes et ne semble pas tenir compte du fait qu'un Américain sur cinq parle cette langue.

Même l'Iran et la Corée du Nord ont pris les moyens de rejoindre la communauté hispanophone. Mais aux États-Unis, les propos anti-immigration de M. Trump et son projet de construire un mur sur la frontière du Mexique lui ont mis à dos bien des Hispaniques.

Il y a un an, l'ancien porte-parole de la Maison-Blanche Sean Spicer avait expliqué que l'administration Trump avait décidé de supprimer le contenu en espagnol du site, mais avait ajouté que l'équipe des technologies de l'information du gouvernement travaillait d'arrache-pied pour développer un nouveau site.

En juillet, la directrice des relations avec les médias de la Maison-Blanche, Helen Aguirre Ferre, avait dit s'attendre à ce que le site en espagnol soit lancé à la fin de 2017. Aujourd'hui, elle refuse toutefois de dire si ce site fait toujours partie des plans de l'administration.

Dans un courriel, Mme Aguirre Ferre a indiqué que le gouvernement continuait d'améliorer le site web de la Maison-Blanche en ajoutant du contenu important en anglais relativement aux initiatives et politiques du président Trump.

Javier Palomarez, le président et chef de la direction de la chambre de commerce hispanique des États-Unis, a pour sa part déclaré que l'absence de l'espagnol sur le site de la Maison-Blanche était «troublante».

«Il y a environ quatre millions d'entrepreneurs et gens d'affaires hispano-américains dans ce pays et plusieurs d'entre eux sont sensibles au programme de l'administration, qui est favorable aux compagnies», écrit-il dans un courriel.

«S'ils faisaient un petit effort pour communiquer et échanger avec la communauté latino-américaine, peut-être réussiraient-ils à gagner la confiance de quelques-uns de ses membres.»

L'administration du président George W. Bush a été la première à ajouter des renseignements en espagnol sur le site de la Maison-Blanche.

Durant la campagne pour l'investiture républicaine, Donald Trump avait critiqué son rival Jeb Bush pour avoir répondu à la question d'un journaliste en espagnol, affirmant que l'ancien gouverneur de la Floride aurait dû «donner l'exemple en s'exprimant en anglais». Le milliardaire a aussi choqué bien des électeurs hispaniques en s'opposant à l'immigration et en soutenant que beaucoup des immigrants mexicains étaient des «criminels» et des «violeurs».