Le géant américain de l'internet Yahoo! se désengage complètement de Chine continentale, en fermant le centre de recherche et développement qu'il conservait à Pékin, a-t-il annoncé jeudi.

«Nous avons informé nos employés basés à Pékin que nous allions fermer nos bureaux là-bas», a indiqué un porte-parole du groupe à l'AFP, précisant que l'antenne pékinoise «consistait en un centre de R&D».

Cette décision va entraîner la disparition de 200 à 300 emplois, selon une personne proche du dossier, citée mercredi par l'agence financière Bloomberg. Sollicité par l'AFP sur ce point, Yahoo! n'a pas souhaité confirmer ce chiffre.

«Nous évoluons en permanence pour mieux répartir nos ressources, et encourager une meilleure collaboration et l'innovation à travers l'entreprise», a expliqué Yahoo!.

Et de préciser: «Nous allons concentrer certaines activités dans un nombre plus réduit de bureaux, y compris au sein de notre siège à Sunnyvale en Californie».

Cette décision de mettre un terme à son implantation en Chine populaire, où il avait déjà réduit sa présence à la portion congrue, intervient alors que Yahoo! a annoncé en janvier son intention de couper les ponts avec le géant chinois du commerce en ligne Alibaba.

Sous la pression des investisseurs, l'américain avait indiqué qu'il allait se séparer de sa participation restante de quelque 40 milliards de dollars dans Alibaba, lequel a réalisé à l'automne une introduction en fanfare à la Bourse de New York.

La manne devrait apporter un répit temporaire à Yahoo!, dont la stratégie et les perspectives futures de développement restent incertaines, de l'avis des analystes.

En 2005, Yahoo! avait acquis pour 1 milliard de dollars une participation de 40% dans Alibaba, qui avait alors absorbé le gros des activités du groupe américain en Chine.

Yahoo! avait ensuite fermé son service de courriel en Chine en 2013, après avoir fait l'objet d'une violente controverse pour sa collaboration avec les autorités chinoises.

Il avait ainsi fourni à Pékin des données sur un journaliste chinois critique du régime, qui avait ensuite été condamné à 10 ans d'emprisonnement.