Être prévenu sur Twitter en cas de séisme en Californie, si un requin blanc nage trop près des côtes australiennes ou si votre train est en retard à Paris: vu d'abord comme un fil d'actualités, le réseau social permet aussi de fournir différents services.

Ainsi, jusqu'à dimanche, Twitter joue les guides de vacances en France. Chaque jour, depuis jeudi, l'oiseau bleu met à l'honneur une région de l'Hexagone: du Pays Basque à la Côte d'Azur, en passant par la Bretagne et Paris.

En tapant le nom d'une des villes de ces régions dans le moteur de recherche de l'application, le touriste verra apparaître les messages les plus pertinents, également appelés «tops tweets», ainsi que les comptes à suivre (mairies, médias locaux, institutions, etc.). À la clé, bons plans, meilleurs spots de surf ou horaires des bateaux et des marées.

«On s'est dit que ces bons plans pouvaient être partagés pour aider et conseiller les gens qui arrivent dans une région qu'ils ne connaissent pas», explique à l'AFP Christopher Abboud, directeur de la communication de Twitter France, qui évoque cet aspect «service» du réseau social.

«Les marques et les institutions se sont demandé comment rendre un service à leurs utilisateurs en se plaçant dans la conversation sociale», explique-t-il. «Elles ont développé différents usages en s'appuyant sur un écosystème de start-up, et parfois en lien direct avec Twitter».

Un peu partout dans le monde, ces utilisations vont du très pratique au plus insolite.

«Requin blanc détecté à 2,5 km de Mullaloo (plage au nord de Perth)», indique un message publié le 6 août par les sauveteurs de l'Ouest australien (Surf Life Saving WA) sur leur compte Twitter @SLSWA.

Fin 2013 en Australie, les autorités ont équipé plus de 300 requins d'émetteurs permettant de les localiser. Lorsque les squales nagent trop près des côtes, la balise émet un signal, transformé automatiquement en un tweet précisant le type de requin et sa distance de la côte. Prévenus, nageurs et surfeurs peuvent éviter la zone.

En Californie, le compte @CAquake publie un tweet dès qu'une secousse sismique dépasse les 3,5 degrés sur l'échelle de Richter. Les données, publiques, proviennent du Service géologique des États-Unis (United States Geological Survey).

«Étonnés qu'on leur réponde»

Magnitude, horaire, localisation, profondeur: plus de 2000 tweets ont ainsi été publiés par ce compte depuis 2009, dont 4 pour le seul mois de juillet.

Durant ce même mois d'été, pendant le ramadan, les musulmans à travers le monde pouvaient recevoir un tweet leur indiquant l'heure de rupture du jeûne en fonction de leur localisation. Il suffisait de publier un tweet en mentionnant la chaîne d'information saoudienne Al-Arabiya (@AlArabiya), accompagné du mot-clé iftar et du nom de leur ville (Dubai ou Paris).

À Paris et dans sa région, où 10 millions de voyages sont effectués chaque jour sur le réseau de transports publics, chaque ligne de métro et RER a son compte Twitter officiel depuis avril 2013. Les premiers avaient été mis en place en septembre 2012.

«Il y a des gens qui font tout avec Twitter. Dès qu'il y a un incident ou une perturbation, leur premier réflexe, c'est de nous interpeller sur Twitter», explique Marie Hardy-Guénaire, responsable des réseaux sociaux à la RATP.

Une dizaine de personnes répondent aux quelque 100 000 abonnés aux différents comptes, précise-t-elle.

À la SNCF, où de 7H à 22H, 4 salariés gèrent le compte @SNCF-Direct, dédié à «l'info trafic» des lignes TGV et Intercités, on estime que «l'intérêt de Twitter, c'est qu'il humanise et personnalise l'information voyageur».

«Ce n'est pas un robot, il y a quelqu'un derrière. Souvent les gens sont étonnés qu'on leur réponde», ajoute-t-on à propos des utilisateurs du réseau social, qui sont 6,7 millions en France, selon les derniers chiffres de l'institut Médiamétrie, et 271 millions dans le monde, d'après Twitter.