Kim Dotcom, le fondateur de défunt site Megaupload.com, accusé par les États-Unis de fraude et de piratage informatique, tente de mettre en Bourse Mega, sa nouvelle société de stockage de fichiers, en reprenant une entreprise déjà cotée en Nouvelle-Zélande, TRS Investments.

Le montant de l'opération est évalué à 210 millions de dollars néo-zélandais (201 millions CAN), ont indiqué mardi les deux sociétés dans un communiqué.

Une telle stratégie permet à des entreprises qui risquent de ne pas remplir les critères requis pour entrer en Bourse d'être tout de même cotées.

L'accord prévoit que TRS émette 700 millions d'actions Mega au prix de 30 cents l'unité. Au terme du processus, Mona, l'épouse de Kim Dotcom, et différents associés détiendront environ 99% des titres de TRS qui prendra alors le nom de Mega.

Le directeur général de Mega, Stephen Hall, a estimé que l'entreprise pourrait être cotée à la Bourse de Wellington d'ici la fin du mois de mai.

Toutefois, l'un des principaux actionnaires de TRS, Paul Choiselat, fait l'objet d'une enquête de l'autorité australienne des marchés financiers pour notamment manipulation boursière concernant deux sociétés cotées en Australie, Q Ltd et Jumbuck Entertainment.

Mega a été créée en janvier 2013 par Kim Dotcom, de son vrai nom Kim Schmitz. Il avait démissionné de son poste de directeur sept mois plus tard pour faire face à la demande d'extradition des États-Unis qui accusent les responsables de Megaupload (fermé en janvier 2012) d'avoir frauduleusement amassé 175 millions de dollars américains en proposant des copies piratées de films de cinéma, de programmes télévisés et d'autres contenus.

De nationalité allemande, Kim Schmitz vit en Nouvelle-Zélande depuis plusieurs années. Il avait été arrêté en janvier 2012 après un raid lancé contre sa splendide demeure à Auckland, à la demande du Département de la Justice des États-Unis et du FBI, il avait été remis en liberté provisoire.

L'audience sur son extradition a été repoussée à plusieurs reprises. Initialement prévue pour l'été 2012, elle est désormais programmée pour le 7 juillet prochain.

Si M. Schmitz et ses trois co-accusés sont renvoyés aux États-Unis, ils risquent une peine de prison allant jusqu'à 20 ans.

Vendredi dernier, M. Schmitz a subi un nouveau revers judiciaire, la Cour suprême néo-zélandaise ayant rejeté une demande de ses avocats qui estimaient ne pas pouvoir défendre correctement leur client sans avoir connaissance de toutes les pièces du dossier détenu par les Américains.