Le géant de l'internet Google a fait état jeudi d'une forte progression des demandes de retraits de contenus de ses sites par des autorités gouvernementales, en particulier en Turquie et en Russie.

Sur les six premiers mois de 2013, ce type de demandes a augmenté de 68% comparé au semestre précédent, a-t-il indiqué dans une mise à jour de son «rapport sur la transparence».

Le groupe, qui outre les sites à sa marque est aussi propriétaire de celui de vidéos en ligne YouTube, dit avoir reçu au total 3846 demandes gouvernementales à l'échelle mondiale, visant à faire retirer 24 737 contenus. Google dit avoir accédé à ces demandes dans seulement 36% des cas.

Le rapport «ne donne certainement pas une vision complète de la censure en ligne, mais il montre une tendance à la hausse inquiétante», commente Susan Infantino, une dirigeante de Google en charge des questions légales, dans un message publié sur le blogue du groupe.

Autre «tendance inquiétante» des quatre dernières années selon elle, «les gouvernements continuent de nous demander de retirer des contenus politiques».

«Des juges nous ont demandé de retirer des informations cruciales pour eux, des policiers de retirer des vidéos ou des blogues qui mettent en lumière leur conduite, et des institutions locales comme des conseils municipaux ne veulent pas que les gens puissent trouver des informations sur leurs procédures de décision», détaille Mme Infantino.

En Turquie, le nombre de demandes de retraits d'informations s'est envolé de 966%. Google dit notamment avoir ignoré une demande de justice pour supprimer des résultats de recherche menant à des informations sur un responsable politique et des scandales sexuels, ainsi que pour retirer un blogue contenant des informations sur le parti et des activistes kurdes.

En Russie, le nombre de requêtes a bondi de 125%, sous l'effet notamment d'une nouvelle législation restreignant les usages d'internet. Sur 235 demandes de retrait de contenus faits à ce titre, Google dit avoir retiré 115 contenus.

Aux États-Unis, le groupe dit avoir reçu 27 demandes d'une agence fédérale pour suspendre des applications de sa boutique en ligne Google Play accusées d'enfreindre les droits des marques. Il a retiré 76 applications sur les 89 mises en cause.