Deezer a plus que doublé le nombre de ses abonnés dans le monde à 5 millions à l'issue d'une année d'expansion à l'étranger, et a indiqué mercredi vouloir devenir un «Dropbox de la musique», en misant sur le stockage de la musique dans le cloud.

Le site de streaming de musique, lancé en France en 2007 et désormais disponible dans plus de 180 pays, a porté ses abonnés payants en un an de 2 à 5 millions, notamment grâce à des accords avec des opérateurs télécoms, comme Orange en France, a expliqué Simon Baldeyrou, le directeur général de la start-up française, au cours d'une présentation à la presse.

Par comparaison, son principal concurrent, le Suédois Spotify, comptait 6 millions d'abonnés payants, selon les derniers chiffres publiés.

Deezer va lancer une nouvelle application, qui doit permettre à l'utilisateur de stocker et synchroniser toute sa musique, y compris des fichiers iTunes ou des CD, dans le cloud. Cette application devrait permettre à Deezer de devenir un «Dropbox de la musique», a indiqué M. Baldeyrou, en référence au site de stockage et échange de fichiers dans le cloud.

L'application «Deezer» pour Mac doit être lancée à la fin de l'année et «Deezer» pour PC au début 2014, alors que des offres équivalentes existent déjà chez certains concurrents.

Alors que 75% des utilisateurs de Deezer se connectent via leur mobile, le site rendra disponibles ces services en mobilité.

Deezer, qui a récemment étendu son catalogue notamment avec un accord avec Deutsche Grammophon, revendique 30 millions de titres musicaux disponibles.

«On est le plus gros jukebox du monde,» en terme de richesse de catalogue et «on veut être le meilleur disquaire (...) avec un rôle clef de recommandation», a souligné le responsable.

Le site lance également en novembre une nouvelle version de sa page d'accueil permettant à l'utilisateur de disposer d'un fil musical personnalisé grâce à des recommandations basées sur des algorithmes, mais aussi sur les avis des experts de Deezer.

«L'idée c'est de pouvoir faire la meilleure alchimie entre ce que peut faire la machine et ce que peut faire l'humain», pour convaincre l'utilisateur de faire des découvertes musicales, a souligné M. Baldeyrou.

Le groupe qui était à l'équilibre en 2012 avec un chiffre d'affaires de quelque 60 millions d'euros, a réalisé de forts investissements cette année pour son expansion mais reste à l'équilibre sur la France, précise-t-il.

Deezer, qui ne s'est pas encore lancé sur de grands marchés comme les États-Unis, la Chine, le Japon et l'Inde, souligne rencontrer un grand succès notamment en Amérique latine, sans toutefois donner de chiffres.

Le groupe a financé son expansion avec une levée record l'an dernier de 100 millions d'euros auprès du fonds de l'homme d'affaires américain d'origine ukrainienne Len Blavatnik, Access Industries, qui a pris 30% de son capital.

Ces annonces interviennent alors que la concurrence s'intensifie sur le marché du streaming avec les offres des Américains Google Music, iTunes d'Apple, du suédois Spotify et que le site de vidéos Youtube s'apprêterait à lancer un service de musique payant.