L'Équateur envisage d'étendre aux réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook la loi sanctionnant les injures diffusées dans les médias traditionnels, a annoncé mercredi un responsable du gouvernement qui se défend de vouloir contrôler la toile.

La sanction en cas d'injures dans les médias doit être «la même» que celle «appliquée aux réseaux sociaux», a déclaré le secrétaire juridique de la présidence Alexis Mera, dans un entretien à la chaîne de télévision équatorienne GamaTV.

Un projet en ce sens a été présenté à une commission législative afin d'étudier la possibilité d'inscrire ce principe dans le Code pénal, qui prévoit des peines allant de six mois à deux ans de prison pour injures ou diffamations dans la presse.

«Je ne parle pas d'un contrôle, mais du fait que tout le monde doit répondre de ce qu'il dit dans les médias ou sur Twitter», a souligné M. Mera, affirmant que d'autres pays appliquaient ce type de sanctions.

Cette décision survient dans un climat tendu dans les médias en Équateur, après l'adoption d'une loi controversée sur la communication, à l'initiative du président Rafael Correa, un dirigeant socialiste en conflit ouvert avec la presse privée qu'il accuse régulièrement de vouloir déstabiliser son gouvernement.

Le chef de l'État, qui dispose de la majorité au Parlement, a poursuivi à plusieurs reprises des journalistes et des médias pour injure.

La loi sur la communication, qui réduit la part des fréquences audiovisuelles octroyées aux médias privés jusque-là en position dominante et instaure un conseil de régulations pouvant sanctionner les médias, est considérée par ses détracteurs comme une volonté déguisée de censure.

Un recours pour inconstitutionnalité a été déposé contre ce texte par un groupe de journalistes.