Les limitations de l'accès à internet à Cuba relève de raisons «technologiques et financières», a affirmé mercredi le vice-ministre cubain des Communications Wilfredo Gonzalez, rejetant implicitement toute raison politique à l'étroitesse de l'accès à internet pour les particuliers.

«Il n'y a pas d'autres limitations qui ne soient technologiques et financières. En ce moment, il n'est pas possible de généraliser de manière immédiate l'accès à internet compte tenu des possibilités économiques du pays et des investissements qui sont nécessaires», a assuré le responsable cubain dans un entretien au quotidien officiel Granma.

«Il est prévu que les Cubains puissent avoir une connexion chez eux, mais la priorité initiale, dans les circonstances actuelles, va aux points d'accès collectifs, afin de toucher le plus grand nombre de personnes avec le moins d'investissements possibles», a expliqué le vice-ministre au lendemain de l'annonce d'une extension de l'accès public à internet dans l'île.

Le ministère des Communications a annoncé mardi que 118 «salles de navigation» seraient ouvertes à partir du 4 juin, sous la supervision de l'entreprise publique de télécoms Etecsa, s'ajoutant aux quelque 200 centres publics d'accès internet déjà existant à Cuba.

Les coûts d'accès - 4,5 dollars l'heure pour internet et 1,5 dollar pour le courrier électronique, pour un salaire mensuel moyen de l'ordre de 20 dollars - sont encore «élevés», a estimé Wilfredo Gonzalez.

Mais les prix devraient baisser «à mesure que se recouvrent les investissements réalisés», a expliqué le vice-ministre.

La stratégie d'extension d'internet à Cuba, a-t-il ajouté, prévoit également, «à mesure que les moyens économiques le permettent», un accès wifi et via téléphone mobile.

Depuis 20 ans, les autorités maintiennent un accès à internet limité à un «usage social» : universités, administrations, services publics et certaines professions comme les médecins et les journalistes.

Selon l'opposition cubaine, les limitations d'accès à internet pour le grand public relèvent d'une forme de censure dans un pays où tous les médias sont sous le contrôle des autorités.