Une étude menée pendant un an par le Pew Research Center, aux États-Unis, en arrive à une conclusion qui ne surprend pas les observateurs: les opinions émises par l'entremise de Twitter ne sont généralement pas représentatives de l'opinion publique générale.

Les chercheurs ont comparé des masses de messages diffusés sur Twitter après huit événements politiques importants survenus aux États-Unis l'an dernier avec les résultats de sondages menés dans la population en général.

«Parfois, la discussion sur Twitter était plus libérale que les réponses au sondage, alors que, d'autres fois, elle était plus conservatrice, écrit-on. Souvent, c'est la négativité générale (des messages Twitter) qui se démarquait.»

Des résultats prévisibles

Parmi les huit événements, deux seulement ont eu sur Twitter un écho similaire à celui observé dans la population en général. Les six autres ont été partagés également entre des réactions plus libérales et plus conservatrices.

Les résultats n'étonnent pas les observateurs comme Bernard Motulsky, professeur à l'UQAM et titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing.

«Pour tweeter, il faut être motivé par quelque chose, explique-t-il. Ceux qui s'activent sont toujours ceux qui sont plus motivés par un sujet. Et on a généralement plus envie d'exprimer sa mauvaise humeur et sa frustration que sa bonne humeur. Twitter sert d'exutoire.»

Selon Martin Proulx, professeur de marketing à l'Université de Montréal, les entreprises ne doivent pas pour autant négliger ce qui se dit à leur sujet sur Twitter.

«On ne peut pas tenir pour acquis que c'est le reflet de l'opinion publique, mais ça peut être un indicateur de ce qui va se propager dans l'opinion publique.»

«C'est un peu comme les tribunes téléphoniques et le vieux concept de la majorité silencieuse s'y applique aussi», croit M. Motulsky.