Le cabinet d'avocats d'affaires BCF cherchait à rendre moins contraignantes les séances de formation obligatoire du Barreau du Québec.

En début d'année, il a ainsi créé son propre studio de télé web et revu la façon de fournir de l'information pouvant être jugée aride à ses associés et clients. «On vulgarise, note Mario Charpentier, associé directeur de BCF. Il y a moyen de capter l'attention des gens différemment.»

«On voulait quelque chose de plus interactif, ajoute Annick Major, directrice du développement des affaires de BCF. On a écrit des scénarios de formation avec un animateur.»

Le petit studio muni d'un écran vert se trouve au 26e étage de l'immeuble où loge BCF. Il a nécessité un investissement de près de 20 000$. La firme a d'abord pensé enregistrer les capsules à l'externe, mais s'est ravisée à la lecture des soumissions. Seul le montage est sous-traité.

Deux vidéos de 60 minutes, animées par l'ancien chef d'antenne de Radio-Canada en Alberta, James Olivier Durivage, sont en ligne sur le site bcf.tv au coût de 33$. «Mais on ne fait pas ça pour les profits, soutient Mario Charpentier. S'il y a des surplus, on a convenu de les donner à l'École d'entrepreneurship de Beauce.»

«Notre studio devrait être rentable après quatre productions», affirme Annick Major.

Au moment de son choix

Destinées d'abord aux associés de la firme, les vidéos sont aussi mises à la disposition des 24 000 avocats que compte la province. «Elles permettent d'être informé au moment qui nous convient, dit Mario Charpentier. Car quand les avocats se déplacent à heure imposée, ça peut signifier des pertes de profits pour eux. Mais on va plus loin, les vidéos peuvent servir à des comptables agréés et des ingénieurs qui ont besoin de formation. On veut éduquer nos clients aussi.»

BCF souhaite produire au moins une vidéo par mois. «On a 22 équipes stratégiques (propriété intellectuelle, fiscalité internationale, droit autochtone, etc.), note Mario Charpentier. J'aimerais que tout le monde ait son tour. On demande aux coresponsables d'arriver avec du contenu. J'apprécie le fait que, grâce à la formule d'entrevue, la performance de nos intervenants soit rehaussée.»

Le studio permet également de passer des messages à l'interne, partager des dates d'événement et même produire des vidéos de remerciement. «Le studio est mobile», note aussi Annick Major.

«Celui-ci aide également nos avocats à communiquer, ajoute Mario Charpentier. C'est une chose de comprendre la matière et une autre de savoir bien la transmettre. Il y a une certaine timidité chez les plus jeunes. Cet outil peut leur permettre de briser la glace.»

Combiné aux applications iPad et iPhone mises au point l'an dernier, la webtélé de BCF pourrait par ailleurs permettre à la firme de se démarquer de ses concurrentes. «C'est toujours difficile de recruter les meilleurs, dit Mario Charpentier. Le fait d'avoir de tels outils peut interpeller les jeunes employés.»