Google et Facebook font face à des ennuis judiciaires au Brésil qui ont culminé mercredi avec l'arrestation du président de Google Brésil, pour ne pas avoir retiré d'internet des vidéos politiques, dans ce pays où 83 millions d'habitants ont accès à la toile.

Fabio José Silva Coelho a été arrêté à Sao Paulo par la police fédérale, à la demande de la justice de l'Etat du Mato Grosso do Sul estimant qu'il avait commis un délit de «désobéissance».

La justice lui reproche de ne pas avoir retiré du site de partage YouTube, détenu par Google, une vidéo qui contenait des «calomnies, injures et diffamations» contre Alcides Bernal, candidat à la mairie de Campo Grande, la capitale de l'Etat dans le cadre des municipales d'octobre au Brésil.

Toutefois, il «ne devrait pas rester en détention» en raison de la nature du délit et il sera relâché après s'être engagé par écrit à comparaître devant les tribunaux, a précisé la police dans un communiqué à l'AFP.

Ce délit de désobéissance prévu dans le code électoral est passible d'un an de prison, a souligné la police.

«Pas responsable»

La justice du Mato Grosso do Sul avait également exigé la suspension de vidéos YouTube à Campo Grande et dans tout l'Etat, pendant 24 heures.

«Google fait appel de la décision qui a décrété le retrait des vidéos de YouTube parce que s'agissant d'une plate-forme, Google n'est pas responsable du contenu posté sur son site», avait déclaré mardi à l'AFP un porte-parole de Google.

Interrogé mercredi par l'AFP sur l'arrestation de son président, Google Brésil n'a pas répondu dans l'immédiat.

Les vidéos litigieuses accusent le candidat à la mairie de Campo Grande, «d'incitation à l'avortement, d'état d'ébriété, de lésion corporelle sur un mineur, d'enrichissement illicite et d'avoir des préjugés contre les plus pauvres», d'après la sentence du tribunal du Mato Grosso do Sul.

Faux profil

Mercredi, la justice brésilienne a également condamné le réseau social Facebook Brésil à verser une indemnité de 1500 dollars pour préjudice moral envers une internaute.

Le réseau social a trop tardé à retirer un faux profil avec le nom et les données personnelles de la plaignante, a déclaré un porte-parole du tribunal de Brasilia à l'AFP.

Google et le réseau social Facebook sont confrontés à d'autres démêlés judiciaires au Brésil.

Mardi, un tribunal de l'État brésilien de Sao Paulo avait ordonné à Google de retirer de YouTube une vidéo contenant des scènes du film «L'innocence des musulmans», qui a provoqué des protestations massives ayant fait plusieurs morts dans des pays musulmans.

YouTube a 10 jours pour se conformer à la décision «sous peine d'une amende de 10 000 reales (environ 4950 dollars) par jour».

Il y a dix jours, un juge électoral de l'État de Paraiba avait quant à lui demandé l'arrestation du directeur de Google au Brésil, Edmundo Balthazar, pour ne pas avoir retiré de Youtube une vidéo qui traitait un candidat «d'idiot». Google avait fait appel et la justice avait estimé que M. Balthazar ne pouvait pas être tenu pour responsable du contenu de la vidéo. L'ordre d'incarcération avait été suspendu.

En août, la justice électorale de Santa Catarina avait exigé la supension de Facebook pendant 24 h au Brésil après son refus de supprimer une page qui insultait un candidat à la réelection dans le cadre des municipales.

Facebook a fini par passer un accord avec la justice pour échapper à l'amende de 25 000 dollars par jour pour non-respect de la sentence.