Internet pourrait bientôt avoir de la concurrence. S'il n'en tient qu'à un groupe d'internautes activistes désireux de créer un nouveau réseau informatique libre des contraintes politiques et commerciales de l'internet actuel. Son nom : Projet Darknet.

Ce groupe, qui se rencontre virtuellement dans les forums de l'Internet Relay Chat (IRC) et qui s'organise via Reddit, aimerait créer un réseau décentralisé, sur lequel l'information ne pourrait pas être bloquée simplement en filtrant le contenu ou en coupant un serveur du réseau. Le Projet Darknet serait composé de plusieurs réseaux sans fil indépendants, reliés entre eux sous la forme d'un plus grand réseau maillé.

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Selon la configuration d'un réseau maillé, chaque point d'accès se connecte directement aux autres points d'accès de son entourage immédiat, acheminant progressivement l'information à la bonne destination sans passer par un chemin clairement prédéfini.

Ainsi, l'information se rendrait à destination même si un point d'accès, ou « noeud», est coupé du réseau. Cette mesure empêcherait non seulement certains gouvernements de censurer une partie de l'information qui circule sur le réseau, elle serait également à l'épreuve de pratiques commerciales de certains fournisseurs d'accès, qui n'hésitent pas à ralentir le débit de protocoles qui les agacent.

Selon le portail Ars Technica, qui a assisté à une « rencontre » du Projet Darknet sur IRC, ce projet est encore bien loin de sa réalisation. Il faudrait un effort concerté de plusieurs intervenants partout dans le monde, mais à plus petite échelle, tant les groupes militaires officiels que les regroupements d'activistes dans des pays où la répression est fortement appliquée pourraient en bénéficier.

Ironiquement, au fil des derniers mois, on a appris que des projets du genre ont été proposés ou financés par des organismes aussi opposés que le gouvernement américain et le regroupement internet Anonymous. D'autres projets plus terre-à-terre sont également en développement, comme celui d'utiliser la connexion numérique de téléphones Android afin de créer, au besoin, des réseaux sans fil maillés ad hoc.

De tels réseaux pourraient servir à échanger de l'information à l'ombre des réseaux de communication officiels d'un pays ou d'une région donnée, idéal pour les opérations de manifestants craignant d'être épiés par l'autorité centrale.