Les élus pourront continuer d'utiliser le réseau social Twitter durant les séances du conseil municipal de Montréal. Un groupe chargé d'étudier la question a décidé hier de le permettre parce «qu'on ne peut être contre le progrès».

«Les médias sociaux sont là pour rester. Les élus vont pouvoir continuer de tweeter tant qu'ils respectent leurs collègues et n'emploient pas de termes antiparlementaires», a expliqué Marvin Rotrand, conseiller du district Snowdon et vice-président de la commission de la présidence, chargée d'établir le décorum à l'hôtel de ville.

Les propos des conseillers sur Twitter seront maintenant soumis aux règles parlementaires: tout terme antiparlementaire pourra être sanctionné par le président de l'assemblée, a dit M. Rotrand.

À titre d'exemple, un conseiller montréalais qui qualifierait un collègue de «girouette» sur Twitter pendant une séance du conseil devrait se rétracter. Tout écart de langage sur les réseaux sociaux sera signalé au président, qui prendra les mesures disciplinaires appropriées.

Marvin Rotrand et les autres membres de la commission se sont penchés sur la question à la demande du conseiller Lionel Perez. L'élu d'Union Montréal s'était plaint d'avoir été la cible d'un «gazouillis» antiparlementaire lors de la dernière assemblée du conseil - Benoit Dorais, de Vision Montréal, l'avait traité de «matamore». Piqué au vif, Lionel Perez a aussitôt dénoncé le tweet en pleine assemblée. Le mot «matamore» est antiparlementaire, selon la liste des expressions proscrites par l'Assemblée nationale, qu'utilise aussi le conseil municipal.

L'application des nouvelles règles sur les réseaux sociaux reposera sur les élus. Le président de l'assemblée ne va pas suivre tous les comptes Twitter et Facebook des conseillers pour s'assurer qu'ils sont convenables. «Comment cela peut-il être applicable? Ce sera difficile, admet Marvin Rotrand. Ça va prendre le leadership des chefs des trois formations. S'il y a violation, il faudra que quelqu'un le signale au président.»

Des dizaines de conseillers municipaux utilisent actuellement Facebook et Twitter sur une base régulière. Ils y parlent de la pluie et du beau temps, ou encore des projets en cours dans leur arrondissement. Mais les jours de conseil, leurs messages prennent un ton plus partisan. Plusieurs élus utilisent leur téléphone intelligent pour commenter le déroulement des activités, ce qui soulève ces nouvelles questions de décorum.