Google souhaite devenir un incontournable de la planification de voyages en ligne et promet d'offrir des prix défiant toute concurrence en acquérant le leader mondial en recherche de billets d'avion, ITA Software.

Ce potentiel géant du tourisme inquiète des sites Internet tels que Kayak, Expedia et Travelocity, qui craignent de ne pas être aptes à lui faire concurrence, ce qui pourrait pousser les prix des billets à la hausse.

Le département de la Justice des États-Unis devrait bientôt décider s'il autorise Google à acheter ITA pour la somme de 700 millions $ US.

La transaction permettrait à l'acquéreur de contrôler le logiciel dont se servent la plupart des lignes aériennes américaines, ainsi que plusieurs moteurs de recherche touristiques en ligne.

Ce dossier servira aussi d'indicateur pour savoir à quel point les régulateurs antitrusts américains veulent sévir contre Google, une entreprise qui prend sans cesse de l'expansion. Le marché de la réservation de billets aériens par Internet a une ampleur de 80 millions $ US par année, selon la firme Forrester Research.

Google soutient qu'acheter ITA, une entreprise fondée par un spécialiste de l'intelligence artificielle du Massachussetts Institute of Technology (MIT), ferait baisser les prix sur le marché et rendrait la recherche plus aisée. Par exemple, les voyageurs indiqueraient à Google combien ils sont prêts à dépenser pour passer l'hiver dans un pays chaud, et le moteur de recherche se transformerait en guide de voyage.

Mais les détracteurs de cette transaction soulignent que Google pourrait être capable de tuer les autres services de recherche touristiques en diminuant leur niveau d'apparition sur son moteur. Ils craignent aussi que l'entreprise californienne se réserve les dernières innovations technologiques d'ITA. Jusqu'à maintenant, Google s'est limité à promettre d'honorer tous les contrats conclus par ITA. Ceux-ci prendront fin dans les dernières années.

«Google pourra exercer des pressions sur toute l'industrie de la réservation aérienne en ligne», a critiqué Thomas Barnett, un ancien dirigeant de la division antitrust du département américain de la Justice. Maintenant en pratique privée, il représente Expedia, qui s'est liguée avec ses concurrents pour s'opposer à la transaction.