Les réseaux internationaux de narcotrafiquants utilisent Facebook pour recruter des jeunes femmes malaisiennes comme «mules» pour transporter de la drogue, a mis en garde jeudi le ministre adjoint malaisien des Affaires étrangères, Richard Riot.

Ces trafiquants, originaires du Nigeria ou d'Afrique du Sud, font leur marché sur Facebook et cela «dure déjà depuis pas mal de temps», a-t-il précisé à l'AFP.

«Ces jeunes femmes sont attirées par ces hommes sur Facebook, qui discutent avec elles, deviennent leurs amis, gagnent leur confiance puis les utilisent pour transporter de la drogue. Ils offrent même de leur payer des vacances au Japon, en Chine, en Amérique du Sud, en leur proposant de transporter des bagages, sacs ou cadeaux contenant la drogue» a-t-il expliqué.

Sur 1560 Malaisiens arrêtés à l'étranger depuis 1991, 785 étaient des «mules», dont 149 femmes, et 70 encourent la peine de mort, selon M. Riot, qui n'est pas en mesure de dire combien ont été recrutés via l'internet.

«Nous conseillons à ces jeunes femmes qui connaissent bien l'internet et sont en âge d'aller à l'université de réfléchir avant d'accepter de telles vacances et ces cadeaux toujours bien fermés», dit-il.

Le gouvernement, inquiet du nombre de jeunes femmes arrêtées pour trafic de drogue, avait envisagé en 2008 de forcer celles qui voyagent à l'étranger à présenter une autorisation écrite des parents et de leurs employeurs. L'idée a été abandonnée après les critiques de groupes de défense des femmes.

En Malaisie, la population fait un usage enthousiaste des réseaux sociaux, et serait la plus sociable sur l'internet avec une moyenne de 233 «amis» sur la toile, contre 68 en Chine et 29 au Japon, selon une récente étude.