Le site internet américain LimeWire, un service d'échange de fichiers qui avait déjà été condamné pour violation de droits d'auteur, a annoncé mardi qu'il avait reçu l'interdiction de poursuivre ses services.

«À partir d'aujourd'hui, nous avons l'obligation d'arrêter de distribuer et de soutenir le service LimeWire d'échange de fichiers poste à poste, en raison d'un arrêté» de la justice américaine, a annoncé le site.

«Naturellement, nous sommes déçus par la tournure qu'ont pris les événements», a assuré le site, professant avoir «travaillé dur pour combler le fossé entre la technologie et les détenteurs de droits».

Huit membres de l'Association nationale des éditeurs de musique (NMPA), parmi lesquels des géants comme EMI Music Publishing, Universal Music ou encore Warner/Chappell, avaient porté plainte en juin à New York, demandant des dommages et intérêts d'un montant non précisé pour les violations commises selon eux «à grande échelle» par LimeWire.

Le logiciel LimeWire, lancé en août 2000, permet aux internautes d'échanger des fichiers par la technologie «poste à poste». Il appartient à la société new-yorkaise Lime Group, qui a précisé mardi soir qu'elle avait l'intention de rebondir.

«Notre équipe de techniciens et de fans de musique est en train de créer un service musical complètement nouveau qui met (l'internaute) au centre de l'expérience de musique numérique», lisait-on dans le communiqué affiché sur le site.

En juin, le directeur général de la NMPA, David Israelite, avait fait valoir que «les violations de droits d'auteurs généralisées permises par LimeWire et ses semblables (avaient) des conséquences pour tout le monde dans la chaîne musicale».

En mai, un juge fédéral avait déjà tranché en faveur de 13 sociétés contre LimeWire, statuant que l'entreprise et son propriétaire Mark Gorton avaient violé les droits d'auteur et s'étaient livrés à de la concurrence déloyale.

Les plaignants avaient demandé la saisie immédiate des actifs de LimeWire, estimant que les dommages pourraient s'élever à «des centaines de millions de dollars, voire à des milliards».