Les autorités chinoises ont renouvelé la licence d'exploitation du géant de l'internet américain Google, car ce dernier a accepté de se conformer aux lois sur la censure, a affirmé mardi un responsable gouvernemental, le tout premier commentaire de Pékin sur ce dossier sensible.

«Google a accepté de respecter les lois et les règlements de la Chine», a déclaré à des journalistes Zhang Feng un haut responsable du ministère de l'Industrie et des technologies de l'information.

«Cela signifie que Google ne fournira pas d'informations susceptibles de menacer la sécurité nationale ou les intérêts de la Chine, n'incitera pas à la haine raciale, ne propagera pas d'informations de nature superstitieuse, ne menacera pas la stabilité sociale et ne diffusera pas de données à caractère pornographique, violent ou diffamatoire».

De Tokyo, une porte-parole de Google a expliqué que l'actuel système permettait à Google de ne pas censurer ses sites chinois, à la fois sur le continent ou à Hong Kong.

«Comme nous l'avons expliqué dans notre blogue la dernière fois, les services que nous gardons sur Google.cn (musique, traduction, recherche de produits) n'obligent pas Google à censurer», a déclaré Jessica Powell dans un courriel adressé à l'AFP.

«Tous les autres produits, comme les recherches, sont disponibles sur Google.com.hk, et sans censure. Pour résumer, il n'y aucune censure exercée par Google dans quelque domaine que ce soit», a-t-elle expliqué.

Google avait annoncé le 9 juillet que Pékin avait renouvelé sa licence d'exploitation, qui avait expiré fin juin, lui permettant ainsi de continuer à opérer sur le plus vaste marché internet au monde, mais le gouvernement chinois n'avait pas encore commenté sa décision.

Ce renouvellement avait été accordé après un long affrontement avec le gouvernement chinois, Google se disant excédé par la censure en Chine et les cyberattaques venues de ce pays.

Ainsi, Google avait décidé en mars de ne plus censurer son site en chinois et de le transférer sur Hong Kong.

Cependant, juste avant la date limite pour la révision annuelle, Google avait annoncé une nouvelle «approche» en Chine, dans un effort destiné à satisfaire les exigences des autorités chinoises.

«Cette nouvelle approche est en accord avec notre engagement de ne pas nous autocensurer et, nous le pensons, avec les lois locales», avait expliqué le vice-président David Drummond sur le blog officiel de la société.

Google.com.hk est accessible de manière intermittente depuis le continent, mais les recherches sur des sujets considérés comme sensibles par les autorités chinoises sont souvent impossibles.

Mardi, M. Zhang a indiqué que Google avait accepté de se soumettre à la «supervision et au contrôle des administrations concernées» du gouvernement chinois.

«Par conséquent, nous avons conclu que (Google) satisfait désormais aux exigences après rectification», a-t-il dit.

«Quant au fonctionnement de son site à Hong Kong, c'est entièrement une décision commerciale qu'il est libre de faire», a assuré le responsable chinois.

La Chine est le plus grand marché de l'internet mondial avec 420 millions d'usagers fin juin, selon des chiffres officiels.