Microsoft a annoncé jeudi qu'il avait lancé un nouveau type de contre-attaque contre les virus informatiques, en obtenant d'un juge l'autorisation de désactiver d'autorité des centaines d'adresses internet semblant avoir infecté des milliers d'ordinateurs.

Le géant américain des logiciels, qui a vu des failles sur ses programmes exploitées par des pirates informatiques, a annoncé avoir obtenu l'autorisation de couper les liens entre des ordinateurs et des centres de commandes d'où se diffuse massivement le virus baptisé Waledac.

«Nous avons décidé que la meilleure tactique serait de littéralement ériger un mur» et «couper le cordon ombilical» entre les ordinateurs infectés et ceux qui ont réussi à en prendre le contrôle à distance, a expliqué un responsable juridique de Microsoft, Richard Boscovich.

La décision du juge sollicité par Microsoft a permis au groupe de désactiver d'autorité et sans préavis des centaines de noms de domaine.

Aujourd'hui, trois jours après la décision du juge, la contre-attaque de Microsoft a «supprimé de fait les connexions avec la majorité des ordinateurs infectés, et notre but est de pérenniser» cette réussite, a souligné le groupe dans un communiqué.

Pour autant, Microsoft a reconnu que «l'opération n'a pas nettoyé les ordinateurs infectés, et n'est pas la panacée pour réparer tous les dommages provoqués par Waledac».

Microsoft estime que le virus Waledac, contenu dans des courriels ou des liens internet, a infecté des centaines de milliers d'ordinateurs dans le monde, permettant à ses initiateurs d'explorer leurs contenus ou de les utiliser pour lancer des campagnes de pourriels (spams).

Le réseau d'ordinateurs infectés par Waledac aurait eu la capacité d'envoyer plus d'un milliard et demi de pourriels par jour. Durant une période de trois semaines en décembre, il a permis d'envoyer 651 millions de pourriels aux utilisateurs de la messagerie Hotmail de Microsoft, selon le groupe.