La Chine a estimé jeudi qu'il ne fallait pas lier l'affaire Google et les relations sino-américaines ni l'exagérer après que le géant de l'internet a menacé de quitter le pays asiatique, selon un vice-ministre des Affaires étrangères cité par Chine Nouvelle.

«Le dossier Google n'est pas un problème entre les gouvernements chinois et américain», a déclaré He Yafei, cité par les médias officiels, ajoutant qu'il ne fallait pas l'«exagérer».

M. He a insisté jeudi sur le fait que «si Google et d'autres entreprises étrangères ont des problèmes en Chine, il faut les résoudre par la loi et le gouvernement est prêt à les aider».

Le géant de l'internet a déclenché une vaste polémique la semaine dernière en annonçant qu'il réfléchissait à la suite de ses opérations chinoises à cause de la censure pratiquée dans le pays et d'attaques informatiques massives venues de Chine.

Pékin a rétorqué que l'internet chinois était ouvert à ceux qui respectaient les lois du pays.

De son côté, Washington a indiqué prendre au sérieux les cyber-attaques contre Google et a demandé des explications à la Chine.

Mais le département d'Etat a souligné mercredi qu'il n'était «pas le bras armé de Google en politique étrangère» et qu'il s'agissait d'un problème entre des entités «privées et le gouvernement chinois».

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton doit prononcer un discours sur internet et les libertés jeudi.

Il ne s'agira «pas d'un discours consacré à la Chine», a tenu à préciser Alec Ross, conseiller de Mme Clinton en matière d'innovation.

Pékin s'était déjà dit confiant la semaine dernière dans le fait que la controverse actuelle n'aurait aucun impact sur ses relations commerciales et économiques avec les Etats-Unis.

«Quelle que soit la décision que prendra Google, cela n'aura pas d'impact sur les relations commerciales et économiques d'ensemble entre la Chine et les Etats-Unis», avait assuré vendredi le porte-parole du ministère du Commerce Yao Jian.

«Les deux pays ont des canaux de communications multiples. Nous avons confiance dans le développement sain des relations économiques et commerciales entre la Chine et les Etats-Unis», avait-il ajouté.

Certains prêtent des arrière-pensées à Google, d'autant que l'américain a admis par le passé que la Chine pesait peu dans son chiffre d'affaires.

Le moteur chinois Baidu est crédité de 58,4% du marché de la recherche en ligne quand Google, n°1 mondial mais seulement n°2 local, n'en obtient que 35,6%, selon les dernières estimations de la société Analysys International.