Les quotidiens et les autres médias traditionnels (magazines, radio, télévision) sont toujours la source principale d'information des Américains, malgré la concurrence que leur font subir les sites internet, révèle une étude publiée lundi.

L'écrasante majorité (95%) des «informations nouvelles» paraît dans les médias traditionnels, quotidiens en tête, fait valoir cette étude, diligentée par le Pew Research Center et dont les chercheurs ont analysé le paysage médiatique de Baltimore (Maryland).

Les articles des médias traditionnels «donnent le "la" des sujets qui vont dominer la couverture de la plupart des médias», observe le document.

À contrario, les blogues et autres sites de socialisation sur internet, tel Twitter, «ne génèrent pas d'informations locales».

Les journaux grand public sont à l'origine de 48% des informations, 13% de ces informations sont le fait de publications spécialisées. Les télévisions locales s'en adjugent 28% et les «nouveaux médias» seulement 4%.

À la lumière de ces résultats, les auteurs de l'étude disent craindre pour la profession journalistique. Depuis plusieurs années en effet, les recettes publicitaires des groupes de presse fondent à vue d'oeil, et les rédactions sont forcées de fonctionner avec un personnel réduit.

«Le modèle économique traditionnel sur lequel est fondé le journalisme professionnel ayant tendance à disparaître, le nombre de personnes dont le métier est de chercher et trier l'information --que ce soit à la télévision, dans la presse écrite ou à la radio--, tend à fortement baisser», observent les auteurs.

À terme, arguent-ils, cette tendance fait courir le risque que le gouvernement ne s'arroge une plus grande influence sur la façon dont les informations sont traitées, une bonne partie des «nouveaux médias» ne faisant que véhiculer la version officielle, sans tenter de la contrebalancer en exposant des points de vue contraires.