Un mois avant le baccalauréat : sur internet, baladeur MP3 ou téléphone portable, tous les moyens sont bons pour les élèves afin de se préparer au mieux à l'examen, une pratique bien installée chez une génération adepte des nouvelles technologies, selon des responsables de sites.

Besoin de se tester sur les définitions de  «valeur ajoutée» ou de  «productivité» ? Faites un quiz interactif sur le programme de sciences économiques et sociales. Un doute sur les  «fonctions exponentielles» ? Imprimez une fiche récapitulative. Envie d'une mise au point sur  «le monde en 1945»? Téléchargez-le en podcast sur votre MP3... Les supports de révision, dont nombre sont gratuits, sont aujourd'hui considérables.

On peut aussi mémoriser une  «carte mentale» sur la notion d' «autrui» en philo. Ou parfaire sa méthodologie pour décortiquer un sujet grâce aux conseils d'un professeur par vidéo. Ou encore consulter des annales de français (payantes) sur l'Iphone. Pour faire face au petit coup de stress, il suffit de s'abonner à une newsletter avec «coaching personnalisé».

«Les lycéens révisent en ligne très massivement et le phénomène ne fait que s'amplifier», affirme à l'AFP Vincent Olivier, responsable du site gratuit lewebpedagogique.com, plateforme rassemblant plusieurs milliers de blogues de professeurs destinés aux élèves.

Lancé en 2006, son site avait connu 120 000 visiteurs (essentiellement pour le bac) en juin 2006. En 2008, ils étaient 250 000 à avoir consulté des blogues concernant le bac.

Environ 615 000 lycéens étaient candidats l'an dernier aux bacs général, technologique ou professionnel.

Le site reussite-bac.com, gratuit aussi, de la mutuelle étudiante LMDE, avec 80 000 abonnés en avril, observe de son côté  «20% d'augmentation du nombre d'inscrits depuis l'an dernier».

«Vue la pratique qu'ont les jeunes des nouvelles technologies, internet est l'outil qui leur convient, plus que le papier», estime Sandrine Pouverreau, responsable éditoriale du site toutpourlebac.com, lancé récemment par le magazine Phosphore (Bayard Presse).

Caroline Paschal, chef de projet multimedia chez Hatier, qui avait lancé annabac.com (partiellement payant) en 1999, renchérit : «les adolescents sont très familiers de ces supports, leur côté mobile (téléphone, MP3) est très important».

«Ceux qui passent le bac, c'est vraiment la génération internet», souligne M. Olivier.

«Aide»,  «entraînement», «récapitulatif» : tous reconnaissent pour autant que cette offre abondante ne remplacera jamais les cours avec un professeur et un travail régulier tout au long de l'année.

«Je ne condamne pas ces sites, mais c'est du +pur bachotage+, de +l'outillage+, ça ne règle pas la question de la compréhension des cours», fait remarquer Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, première fédération de parents d'élèves.

En outre, si la plupart des sites affirment fournir des contenus faits par des enseignants, la présidente de l'UNL, premier syndicat lycéen, Lucie Bousser avertit : «C'est appréciable de pouvoir diversifier ses moyens de révisions, mais il faut vérifier les contenus de tout ce qui est proposé. Malheureusement, il n'y a pas d'autorité de contrôle».

Reste aussi la limite de la  «fracture numérique». Selon une étude de 2008 du Credoc, 89% des 12-17 ans sont connectés à internet à domicile et 84% déclarent disposer d'un accès sur leur lieu d'études.

Le baccalauréat démarre le 18 juin avec l'épreuve de philosophie.