L'accord commercial prévu entre les groupes internet Google et Yahoo! a de nouveau été critiqué mardi lors d'une audition devant le Sénat américain, par leur rival Microsoft, et soulevé l'inquiétude de certains sénateurs.

Microsoft, qui n'a que 3% du marché de la recherche sur internet, a tenté en vain ces derniers mois de racheter Yahoo!, n°2 du secteur, et vient à nouveau d'échouer à racheter son seul moteur de recherche.

Le directeur juridique de Microsoft Brad Smith a critiqué avec virulence ce projet d'accord, par lequel Yahoo! veut déléguer à Google un partie de son activité de recherches sur internet.

Selon lui, cet accord nuirait à la concurrence car il donnerait à Google, déjà leader mondial avec plus de 60% du marché, un contrôle «sans précédent» de la recherche sur internet.

«Jamais jusqu'ici dans l'histoire de la publicité une seule entreprise n'a pu contrôler les prix de 90% de la publicité sur un seul média. Ni en télévision, ni en radio, ni dans l'édition. Cela ne devrait pas non plus arriver sur l'internet», a-t-il déclaré.

David Drummond, directeur juridique de Google, a lui argué que cet accord profitera aux internautes et aux annonceurs. «Ce n'est ni une fusion ni une joint-venture», a-t-il dit.

Le directeur juridique de Yahoo! Michael Callahan a lui affirmé que Yahoo! pourra ainsi «faire une concurrence accrue à Google».

Il a ajouté que les accusations d'entente sur les prix entre les deux groupes étaient «complètement fausses» puisque «les prix de la publicité sur internet sont fixés par des enchères équitables, et que les annonceurs ne paient que quand les internautes cliquent sur leur publicité».

L'audition au Sénat avait été fixée lorsque Yahoo! avait conclu un accord commercial avec Google au printemps pour décourager Microsoft de le racheter.

Certains sénateurs ont exprimé des inquiétudes. «Est-ce que cela entraînera des prix publicitaires plus élevés ? Ou bien est-ce que cela profitera aux annonceurs en leur permettant de toucher un public plus large» ?, a lancé le vice-président de la commission, le sénateur Herb Kohl.