L'avenir de la presse d'annonces classées est incertain face à la montée en puissance d'internet, ce qui devrait conduire à partir de 2010 à une baisse du chiffre d'affaires de l'ensemble de ce marché, selon une étude du cabinet Precepta publiée mardi.

Le marché des annonces classés a représenté en 2007 un montant de 1,4 milliard d'euros, répartis entre la presse (72%) et internet (28%).

Selon Precepta, la montée en puissance d'internet «s'accélère» depuis 2004, lorsque les annonces immobilières et auto/moto ont commencé à migrer sur internet, rejoignant les annonces d'emploi qui avaient basculé sur ce média à partir de 2001.

«Rien ne semble devoir inverser cette tendance: les avantages concurrentiels d'internet par rapport à la presse sont trop évidents en matière de coût, d'efficacité, d'illustration, d'ergonomie et d'instantanéité», estime le cabinet d'études.

Bien que le prix des annonces sur internet soit «deux à dix fois moindre» que sur le papier, la montée en puissance d'internet a pour le moment dynamisé le marché des annonces classées, qui a augmenté de 43% entre 2003 et 2007.

Cette augmentation s'explique par le fait que la majorité des annonceurs, «fortement incités par les éditeurs», privilégient l'usage simultané de la presse et d'internet afin de mieux couvrir leur cible.

Cependant, l'intérêt du couplage presse/internet «s'amenuise à mesure que les comportements face à internet s'homogénéisent et que les connexions se propagent», juge Precepta.

Ainsi, le marché des annonces dans son ensemble «est appelé à se retourner car internet, en tant que support de diffusion, se suffit de plus en plus à lui-même», estime le cabinet, selon qui le marché va ralentir dès 2008 avant de baisser en valeur après 2010.

Dans ce contexte, «l'avenir de la presse en tant que support d'annonces est incertain», souligne le cabinet d'études.

Precepta note cependant que la presse locale «résiste bien» et que la presse gratuite a l'avantage d'aller à la rencontre du consommateur, alors que celui-ci doit faire la démarche d'aller sur internet.

Il observe également que les «marques fortes et emblématiques, telles que Particulier à Particulier, La Centrale ou L'Argus», ont «particulièrement bien négocié le virage du bimédia».

En outre, la vague internet a fait émerger de nouveaux leaders sur le marché des annonces présents uniquement sur le web (Adenclassifieds, Monster, Seloger...). Mais, «installés sur des segments étroits», ces derniers «seront nécessairement happés à plus ou moins brève échéance par la nécessité de croître en dehors de leur périmètre et de leur marché actuels», prévient Precepta.