Le site britannique d'échange de vidéos LiveLeak, qui diffuse un film anti-islam d'un député néerlandais d'extrême droite, est une sorte de YouTube de l'extrême, qui s'est fait la spécialité de mettre en ligne des vidéos controversées.

Le site, basé à Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre, s'était fait connaître du grand public quand il avait diffusé des images de la pendaison de Saddam Hussein, le 30 décembre 2006.La vidéo amateur, prise avec un téléphone portable, avait attiré des millions de visiteurs vers le site, qui était alors largement inconnu en comparaison à son rival américain YouTube.

Depuis, LiveLeak ne s'est pas départi de son côté iconoclaste. Le site reste le véhicule privilégié des soldats américains pour contourner la censure militaire: on y voit de nombreuses vidéos racontant leur quotidien en Irak ou en Afghanistan.

«Cela apprend à notre génération et aux jeunes générations ce que la guerre est réellement», assurait le fondateur du site, Hayden Hewitt, lors d'un débat organisé au siège de l'Otan le 1er février 2008 avec le général Tom Van Loon, qui commandait à l'époque les forces en Afghanistan.

Devenu de plus en plus incontournable pour les amateurs d'images non censurées, le site a été cité comme l'exemple de la popularité grandissante des nouveaux médias par Tony Blair, alors Premier ministre britannique, ainsi que par le porte-parole de la Maison Blanche Tony Snow.

LiveLeak est né en octobre 2006 des cendres d'un site encore plus iconoclaste, «Ogrish.com», qui diffusait des vidéos très détaillées sur les atrocités de la guerre, de la criminalité ou des accidents de la route.

LiveLeak avait particulièrement défrayé la chronique au Royaume-Uni après avoir diffusé à l'été 2007 des vidéos d'images de téléphones portables où sont filmés comme un spectacle des combats d'enfants, certains âgés de 11 ou 12 ans.

«Bien sûr que c'est horrible... (Mais) c'est la vraie vie, c'est ce qui se passe, nous allons continuer à les diffuser», avait indiqué M. Hewitt le 30 juillet 2007 en réponse à la polémique.

Le site n'est pas joignable depuis jeudi pour commenter la diffusion du film anti-islam controversé du député d'extrême droite néerlandais.

Mais un communiqué est disponible sur la page d'accueil. «LiveLeak a une stricte position de rester impartial et de permettre la liberté d'expression aussi loin que la loi et nos règlements le permettent», rappelle le texte.