Les blogueurs vivent dans un monde où les émotions sont bien réelles mais tout le reste n'est qu'illusion, affirme un professeur de l'Université de Calgary dans un nouveau livre.

Les blogueurs vivent dans un monde où les émotions sont bien réelles mais tout le reste n'est qu'illusion, affirme un professeur de l'Université de Calgary dans un nouveau livre.

Les blogues, qui sont en quelque sorte des journaux intimes électroniques, sont omniprésents sur internet depuis quelques mois. Ils sont souvent un exutoire de choix pour les gens qui veulent exprimer leur haine pour leur emploi, pour des militants qui luttent pour des causes politiques ou pour des adolescents qui attendent impatiemment leur premier amour.

Mais Michael Keren, auteur du livre «Blogosphere: The New Political Arena» («La Blogosphère, nouvelle arène politique») fait valoir que les individus qui mettent leur âme à nu sur les blogues sont isolés et esseulés, vivant dans une réalité virtuelle à défaut de former et d'entretenir de vraies relations ou de changer le monde.

«Les blogueurs se voient comme des rebelles qui affrontent une société conventionnelle, mais cette rébellion est surtout confinée au cyberespace, ce qui fait des blogueurs des êtres aussi mélancoliques et illusoires de Don Quichotte luttant contre des moulins», affirme l'auteur.

Michael Keren, professeur à la faculté de communications et de culture de l'université, fait l'éloge d'internet comme haut lieu de la libre-expression, mais il croit aussi que les blogues produisent l'effet contraire en engendrant des sentiments de solitude pour ceux qui ne réussissent pas à atteindre le statut de célébrité.

«Certains d'entre nous seront adoptés les médias de masse, mais la plupart d'entre nous resterons dans l'ombre, resterons dans la solitude.»