Un groupe d'étudiants s'amuse à parodier sur YouTube une publicité de l'Université du Québec en Outaouais (UQO) pour dénoncer la qualité de l'enseignement qui y est offert et le sous-financement dont l'établissement est victime.

Un groupe d'étudiants s'amuse à parodier sur YouTube une publicité de l'Université du Québec en Outaouais (UQO) pour dénoncer la qualité de l'enseignement qui y est offert et le sous-financement dont l'établissement est victime.

La publicité originale a été produite par l'UQO il y a quelques années. Elle met en scène un jeune homme et une jeune femme qui vantent l'accueil, l'encadrement et l'enseignement offerts par l'institution.

Cette publicité, qui avait pour but de stimuler le recrutement d'étudiants, a été diffusée dans les salles de cinéma en décembre 2004. La direction de l'UQO a jugé bon, tout dernièrement, de la mettre sur le populaire site Internet YouTube.

Depuis le retour des Fêtes, cependant, trois courtes capsules vidéos parodiant la publicité originale sont apparues. D'une cinquantaine de secondes, ces sketchs ont été tournés par un groupe d'étudiants de l'UQO nommé UQOtastique. Hier, les parodies avaient été visionnées plus de 200 fois contre 19 pour la publicité originale de l'université.

«Nous avons voulu dénoncer l'absurdité de l'UQO qui se présente comme étant accessible, mais qui augmente les frais afférents», explique Dominic Létourneau-Tremblay, un des étudiants qui a participé à la production des trois parodies. «L'UQO utilise YouTube pour faire sa promotion, nous utilisons YouTube pour la dénoncer. Ça nous met à armes égales avec l'administration de l'université. YouTube est un moyen incroyable de diffusion et nous donne la capacité d'être vus et entendus par bien des gens.»

Les parodies dénoncent, entre autres, les liens intimes entre la direction de l'UQO et le pouvoir politique et économique de la région, le sous-financement chronique de l'établissement, le manque de ressources pédagogiques, la qualité de l'enseignement et la réduction de l'accessibilité aux études. «Nous avons voulu dénigrer le fait que l'UQO se présentait presque comme une agence de rencontre dans sa publicité, ajoute Élodie Bleyeart, qui a aussi participé à la création des vidéos. La critique ridicule est d'actualité, c'est la mode, alors pourquoi ne pas l'utiliser pour passer notre message.»

Loin d'être offusqué par une telle initiative, le recteur, Jean Vaillancourt, qualifie les trois vidéos «d'amusants», selon le porte-parole de l'UQO, Yves Melanson. «Nous ne trouvons pas ça de mauvais goût, c'est leur opinion et leur façon de faire, a affirmé ce dernier. YouTube est là pour véhiculer ce qu'on veut bien et la population est libre d'interpréter cela comme elle veut. Les étudiants ont fait ça de leur propre cru et ils avaient le droit de mettre le fruit de leur création sur Internet.»

Une réaction de l'administration qui a fait dire aux membres du d'UQOtastique qu'ils ne sont peut-être pas allés assez loin dans leur dénonciation. «On dirait que c'est leur mot d'ordre actuellement de nous trouver amusant et structuré, lance Élodie Bleyeart. L'administration nous encourage à utiliser notre droit de parole, mais l'écoute n'est pas là.»

Dominique Létourneau-Tremblay affirme que la matière pour de nouvelles vidéos ne manque pas à l'UQO. Une parodie du conseil d'administration de l'université pourrait bientôt être disponible sur YouTube, prévient Élodie Bleyeart.

- Les parodies d'UQOtastique sur YouTube