La société BitTorrent, créatrice de l'un des plus populaires logiciels d'échanges de fichiers sur Internet, a conclu un partenariat avec plusieurs grands studios de cinéma et télévisions pour vendre des films et séries en téléchargement, a annoncé BitTorrent mercredi.

La société BitTorrent, créatrice de l'un des plus populaires logiciels d'échanges de fichiers sur Internet, a conclu un partenariat avec plusieurs grands studios de cinéma et télévisions pour vendre des films et séries en téléchargement, a annoncé BitTorrent mercredi.

BitTorrent, dont le logiciel lancé en 2001 est le pilier des échanges de films piratés sur Internet, explique vouloir lancer en février 2007 une plate-forme de téléchargement payant et légal de films et de séries.

Depuis un an, BitTorrent a clairement opté pour la légalité.

L'an dernier, la société californienne a décidé d'éliminer de son site Internet les liens vers les contenus pirates des sept grands studios membres de la Motion Picture Association of America.

En mai, elle a conclu un premier accord avec les studios Warner pour pouvoir vendre plus de 200 films Warner et séries télé, dont des titres comme «Harry Potter et la coupe de feu».

L'accord annoncé mercredi, bien plus large, a été conclu notamment avec les studios Paramount (groupe Viacom), la 20th Century Fox (groupe News Corp), les chaînes des réseaux MTV et G4, Palm Pictures et la chaîne du câble Starz Media.

Il prévoit que BitTorrent vendra sur son site des séries et des films, généralement le jour de la sortie du DVD, protégés contre le piratage: les films ne pourront être que regardés sur un ordinateur ou un lecteur portable, mais pas gravés sur un DVD ni regardés sur un lecteur DVD de salon, et souvent seulement loués pour un temps limité.

Le nouvel accord intègrera des titres comme «Mission Impossible III», «Ghost in the Shell», ou des séries comme «24 heures».

BitTorrent était jusqu'à récemment le cauchemar de l'industrie cinématographique, qui estime avoir perdu en 2005 plus de 6 milliards de dollars à cause des films piratés qui circulent sur Internet.

En mai dernier, le président de BitTorrent Ashwin Navin, avait expliqué que même si une partie des internautes refusaient de payer, cela serait largement compensé par «le potentiel de la conversion vers la légalité de 5 à 10% des utilisateurs de BitTorrent», estimés à 65 millions.

Le logiciel BT, qui est en accès libre permet de télécharger à partir de sources multiples, ne fournissant chacune qu'une petite partie de l'ensemble. Cela permet des téléchargements rapides et faciles, y compris de très gros fichiers comme les films.

Le trafic des systèmes basés sur la technologie BT représentent juqu'à 40% du trafic total sur Internet, selon BitTorrent.

La société estime que son site BitTorrent.com pourra devenir «la plate-forme idéale pour la distribution de contenus numérique sur Internet». Elle offrira aussi de la musique et des jeux. Les prix seront dévoilés en février.

BitTorrent estime aussi que sa plate-forme pourra aussi être utilisée «par des milliers de sites Internet, y compris ceux des créateurs de contenus».

Les studios de cinéma et les chaînes de télévision ont conclu ces derniers mois de nombreux accords similaires avec des groupes Internet, pour les autoriser à vendre leurs contenus en téléchargement, avec un partage des recettes.

Après les sites pionniers Guba et MovieLink, ils ont signé de tels accords avec des géants comme Amazon, Apple pour son site iTunes et Microsoft pour des téléchargements sur sa console de jeu XBox. L'accord conclu avec BitTorrent est l'un de ceux qui rassemble le plus de fournisseurs de contenus.

Apple, qui jusqu'ici n'a signé qu'avec les studios Disney, négocie avec les quatre autres grands (Universal, 20th Century Fox, Paramount, Warner) qui lui demandent davantage de protection contre des copies pirates avant de mettre leur titre en vente sur iTunes.

La vidéo à la demande sur télévision rogne de plus en plus la télévision classique. Couplée au téléchargement sur Internet -- ce à quoi travaillent des groupes comme Apple, avec son décodeur «iTV» prévu début 2007, ainsi que TiVo avec un décodeur Internet prévu fin 2006 -- la vidéo à la demande devrait exploser dans les années qui viennent, selon les analystes.

Ce marché attire tous les acteurs: le distributeur Wal-Mart s'est lancé mardi en proposant un DVD couplé à une offre de téléchargement du même film pour moins de 4 dollars.