Le nombre de téléphones intelligents devrait doubler d'ici 2017 sur le continent africain, pour dépasser les 350 millions d'appareils connectés notamment grâce à la percée des téléphones à bas prix, révèle une étude du cabinet Deloitte publiée lundi.

«Le marché du téléphone intelligent va connaître une croissance de plus de 40 % en 2015 avec 70 millions de téléphones intelligents qui seront vendus en Afrique», affirme Karim Koundi, un cadre de Deloitte Afrique francophone.

«Le marché est stimulé par une forte croissance des économies africaines et catalysé par l'arrivée des téléphones intelligents à bas prix qui démocratisent l'accès au numérique», explique-t-il dans un communiqué, qui prévoit «350 millions de téléphones intelligents connectés» en Afrique d'ici 2017.

Après Google, qui avait annoncé le lancement d'un téléphone intelligent à moins de 100 dollars pour les marchés émergents, Microsoft a répondu en janvier dernier en proposant deux nouveaux appareils.

Longtemps à la traîne avec un faible taux de pénétration des smartphones sur le continent (15 %), le marché africain est désormais prêt à exploser, du fait de l'amélioration de la couverture haut débit mobile et de la réduction des coûts de connexion, selon l'étude.

Treize pays, essentiellement sur la côte ouest de l'Afrique, bénéficient du haut débit à un prix abordable grâce aux câbles sous-marins en fibre optique ACE (Africa Coast to Europe) qui relient depuis 2012 la France à Sao Tome et Principe, se félicitait l'opérateur français Orange fin 2012.

Ce réseau devrait à terme être étendu à sept autres pays africains, dont le Cameroun et la République démocratique du Congo.

Principale conséquence de ce boom programmé des téléphones intelligents: le développement du paiement par mobile. L'Afrique est déjà pionnière dans ce domaine avec 52 % des transactions mondiales, selon le cabinet Deloitte.

Plus de la moitié des utilisateurs de portables utilisent ce moyen de paiement au Kenya et en Tanzanie et plus d'un quart en Afrique du sud et au Sénégal, selon l'étude.

La percée du téléphone intelligent devrait permettre d'accentuer cette tendance. Le paiement mobile constitue une alternative au système bancaire, en particulier dans les zones rurales. En Tunisie, dès cette année, deux millions de personnes devraient avoir accès à un compte bancaire grâce au paiement via mobile, selon l'étude.