Les constructeurs automobiles traditionnels pensent qu'ils résisteront à l'arrivée de nouveaux entrants à forte capacité d'innovation comme Google, mais sont conscients de la nécessité de coopérer avec eux, selon une étude publiée mercredi par le cabinet KPMG.

KPMG, qui a interrogé pour cette enquête annuelle sur les tendances du secteur quelque 200 dirigeants de l'industrie automobile dans 31 pays, note que pour 84% d'entre eux, «les constructeurs généralistes conserveront leur position dominante dans le paysage automobile d'ici à 2025».

Or, remarque KPMG, ces dirigeants «donnent la priorité au développement de leur présence sur les marchés en croissance au détriment de l'investissement dans les concepts les plus innovants», comme les voitures autonomes et connectées, un domaine où s'essaie Google, et une technologie mise en vedette par de nombreux exposants cette semaine au salon d'électronique grand public CES de Las Vegas.

Ainsi, «56% d'entre eux déclarent qu'il faudra avant tout aller chercher une croissance des volumes dans les pays émergents d'ici à 2025. Ensuite, 49% estiment que l'optimisation du moteur à combustion restera un sujet clé pour le secteur», tandis que «la technologie des véhicules connectés est citée comme prioritaire par seulement 8% des dirigeants» et celle du développement de batteries de véhicules électriques par 9%, selon cette étude.

Pour autant, ces responsables sont 49% à penser qu'une coopération avec des entreprises de technologie, d'énergie et d'infrastructures constituera un «facteur clé de succès» à l'avenir, et 22% s'attendent même à ce que les entreprises de technologies de l'information et de la communication soient en mesure de concurrencer les équipementiers de 1er rang d'ici dix ans, révèle le cabinet de consultants.

Pour Laurent des Places, responsable du secteur automobile en France chez KPMG, cette étude montre que «malgré l'apparition de nouveaux acteurs issus notamment des technologies informatiques, les constructeurs gardent confiance dans leur modèle économique et restent centrés sur leurs objectifs traditionnels».

De fait, «les constructeurs sortent de plusieurs années très difficiles. Ils ont besoin de générer du volume, du chiffre d'affaires et des marges», observe-t-il.

Toutefois, sur fond d'apparition de technologies «susceptibles de modifier l'écosystème automobile», M. des Places met en garde contre «un risque, pour les constructeurs qui n'investissent pas assez, ou qui font les mauvais paris, de se retrouver marginalisés à un horizon de cinq ans».