Le patron de Sony, Kazuo Hirai, a remercié lundi ceux qui ont soutenu son groupe et permis la sortie du film «L'interview qui tue!», compromise par une cyber-attaque massive et «vicieuse « fin novembre contre les studios Sony Pictures.

«La liberté de parole, la liberté d'expression, la liberté d'association: ce sont des bases importantes de Sony et de notre industrie du divertissement», a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse à la veille de l'ouverture à Las Vegas, ce mardi, du salon annuel d'électronique grand public Internation CES.

«Nous sommes fiers des partenaires qui se sont dressés contre les efforts d'extorsions des criminels qui ont attaqué Sony», a ajouté M. Hirai, qui intervenait pour la première fois publiquement sur l'affaire.

À la suite d'une importante attaque informatique fin novembre, Sony Pictures avait dans un premier temps annulé la sortie du film «L'interview qui tue!», qui relate une tentative d'assassinat du leader nord-coréen Kim Jong-Un par la CIA. Les pirates agitaient alors la menace d'attentats contre des salles de cinéma.

Le film est finalement projeté maintenant dans 580 cinémas indépendants aux États-Unis et disponible sur plusieurs services de vidéo à la demande, selon M. Hirai.

«Je veux remercier tous les partenaires qui ont rendu ceci possible; les médias qui ont soutenu la sortie, et ceux qui sont allés voir le film», a-t-il commenté.

Les employés de Sony «ont été victimes d'une des cyber-attaques les plus vicieuses et malveillantes que nous ayons connues, en tout cas certainement dans l'histoire récente», a ajouté M. Hirai.

Les États-Unis, qui accusent Pyongyang d'être derrière la cyber-attaque, ont renforcé vendredi leurs sanctions contre la Corée du Nord.

Ils ont ajouté à leur liste noire dix hauts responsables du régime, l'agence nord-coréenne de renseignement ainsi que deux entreprises liées au secteur militaire du régime communiste.

La Maison-Blanche a prévenu qu'il s'agissait «du premier volet» de sa réponse au piratage informatique.

Le FBI a dit que la Corée du Nord était à l'origine du piratage, ce que mettent en doute des spécialistes de la sécurité sur internet, qui estiment que le lien avec la Corée du Nord est plus que ténu.

Pyongyang, qui dément être à l'origine du piratage, a dénoncé avec force dimanche ces mesures, critiquant le refus de Washington de mettre en place une enquête conjointe.

La Corée du Nord a été récemment victime de géantes coupures d'internet mais Washington a refusé de reconnaître ou de démentir en être responsable.