Rien de plus déplaisant que de conduire une poussette sur une chaussée défoncée, tant pour le bébé ou le parent. Le groupe de télécommunications japonais NTT a ainsi imaginé une solution technique également bienvenue pour les pouvoirs publics et commerçants.

«Attention, à 15 mètres devant vous, le trottoir est très abîmé», dit en substance le téléphone intelligent, incitant ainsi l'intéressé(e) à ralentir le pas, changer de côté ou bifurquer.

Selon le concept de NTT, cette alerte provient d'un centre de données qui contient des informations très précises sur l'état de la chaussée tout au long du chemin.

Pour obtenir ces données, il faut installer des capteurs sur des poussettes, des bicyclettes, fauteuils roulants et autres engins empruntant les trottoirs et bas-côtés.

Ces capteurs de vibrations transmettent les données collectées à un centre de traitement, via le mobile de la personne concernée.

Les téléphones intelligents des piétons peuvent aussi être dotés de capteurs et jouer ce rôle. Toutes ces informations géolocalisées et horodatées sont conjuguées à une cartographie.

«Plus il y a de personnes pour recueillir les données, plus la cartographie de l'état de la chaussée devient précise et plus elle est utile à un grand nombre», a expliqué à l'AFP un des responsables du projet.

«Ce n'est encore qu'à l'état de concept mais nous aimerions faire des tests grandeur nature», a-t-il ajouté.

Le but est non seulement d'informer ceux qui manoeuvrent des poussettes mais aussi les personnes handicapées en fauteuil roulant, les coureurs, les piétons et les pouvoirs publics qui ne connaissent pas nécessairement l'état des rues et venelles de tous les quartiers, surtout dans les grandes villes.

De telles informations leur seraient donc utiles pour planifier des travaux.

Même les commerçants y trouveraient leur compte puisqu'ils pourraient plus facilement connaître la fréquentation des rues et y prévoir de façon plus pertinente l'ouverture de boutiques.

«Cela contribuerait non seulement à la sûreté mais aussi à l'entretien et à la vitalité des quartiers», ajoute le chercheur de NTT.

Au Japon, le fait d'installer des capteurs et de recueillir des données anonymes sur la localisation et le cheminement des personnes ne suscite généralement pas de crainte, les Nippons ayant tendance à voir davantage le bénéfice qu'ils en retirent que des menaces à leur liberté individuelle.