Google entend laisser son autonomie au fabricant de téléphones portables Motorola, qu'il vient de racheter, et lui donner les moyens de se développer, a assuré jeudi le directeur financier du groupe internet américain, Patrick Pichette.

«Il ne faut pas s'attendre à voir une intégration complète», a dit M. Pichette lors de l'assemblée générale des actionnaires, qui a indiqué que les résultats financiers seraient du coup présentés de façon «segmentée».

L'acquisition revient selon lui à «retirer Motorola de la cote» pour mieux lui donner les moyens de se développer, mais l'entreprise «reste sur son champ de bataille», a-t-il dit.

Par ailleurs il a noté que Motorola ne marquait par les premiers pas dans les matériels pour Google, un groupe spécialisé dans les applications et logiciels, car «Google construit des serveurs, à une échelle qui fait probablement de nous l'un des plus gros fabricants de matériel (informatique) au monde».

Le président du conseil d'administration Eric Schmidt s'est pour sa part refusé à isoler la valeur des brevets de Motorola par rapport à ses produits.

«Nous avons acheté Motorola pour la totalité des brevets, des produits, des gens, de l'innovation», a-t-il dit, plaidant au passage pour une réforme du droit des brevets, qui selon lui sont trop souvent «utilisés pour arrêter l'innovation».

Google a bouclé il y a un mois l'acquisition de Motorola, sa plus grosse transaction, à 12,9 milliards de dollars.

Par ailleurs M. Schmidt a annoncé que le directeur général Larry Page avait une maladie des cordes vocales qui lui interdisait de participer à cette réunion, et l'empêcherait également de participer à la présentation des résultats trimestriels le mois prochain, sans toutefois nécessiter de congé maladie.

L'assemblée générale des actionnaires a été l'occasion d'entériner l'aménagement du capital annoncé en avril, destiné à pérenniser l'influence prépondérante des fondateurs Larry Page et Sergey Brin, ainsi que de M. Schmidt.

Concrètement, il s'agit de créer une nouvelle classe de titres sans droit de vote, afin de pouvoir en distribuer sans pour autant diluer le pouvoir de décision du «triumvirat» à la tête du groupe californien.