Research in Motion (RIM) et Microsoft se trouvent dans une situation similaire, ces jours-ci : malgré des résultats plutôt positifs, analystes, investisseurs et consommateurs doutent qu'ils soient toujours des leaders dans leur marché respectif. Les attentes sont-elles tout simplement trop élevées pour les deux sociétés technologiques?

Il y a deux semaines, le fabricant ontarien des téléphones BlackBerry a voulu rassurer ses investisseurs en dévoilant la tablette PlayBook. Après une réaction rapidement positive, les négativistes l'ont rapidement emporté, faisant chuter le titre de RIM en Bourse: la tablette BlackBerry arrive trop tard, rien ne dit que le marché émergent des tablettes connaîtra du succès auprès des consommateurs, etc.

La semaine dernière, la blogosphère techno en rajoutait : la tablette dévoilée par Mike Lazaridis, le cofondateur de RIM, n'était qu'une maquette du produit final. Durant sa présentation sur scène, on voit bien que l'appareil ne réagit pas normalement (l'affichage ne pivote pas, par exemple). Et si on regarde les vidéos promotionnelles de RIM, les images affichées sont simulées.

Bref, il n'en faut pas plus pour faire douter tant les amateurs de gadgets que les investisseurs plus sérieux. En deux semaines, le titre a chuté trois fois, malgré une tendance haussière. La descente recommence ce matin.

Microsoft doit faire de la magie

Du côté de Microsoft, le géant américain continue de vendre des copies de Windows 7 en grande quantité, mais son écrasante part de marché s'effrite très doucement. En Europe, par exemple, Windows compte pour 91,1% du marché total des systèmes d'exploitation. Le système Mac OS, d'Apple, est son plus près concurrent avec 7,4 % du marché, une hausse de 2 % en un an.

La semaine prochaine, Microsoft lancera officiellement Windows Phone 7, avec au moins trois nouveaux appareils équipés de ce nouveau logiciel mobile. Peu s'attendent à ce que l'empire de Steve Ballmer détrône Apple ou Google dans le coeur des adopteurs précoces, mais Microsoft sera jugée sévèrement si elle n'y parvient pas.

Ce matin, Goldman Sachs propose trois solutions pour sortir Microsoft de son apparent immobilisme : hausser son dividende, mieux exploiter sa plateforme de jeux Xbox et définir clairement la stratégie qui lui permettra de redevenir numéro un auprès des consommateurs.

Tout ça à court terme, évidemment. Comme le signale le blogueur financier américain Paul Kedrosky, peut-être qu'on demande à Microsoft de plier des cuillères avec la seule force de son esprit...

Idem pour RIM, en fait. Une société qui connaît une croissance soutenue ailleurs dans le monde qu'en Amérique du Nord. Mais même ça, ce n'est pas suffisant pour plusieurs.