Bonne nouvelle pour les sociétés de presse: les entreprises versent aux journaux et aux magazines jusqu'à cinq fois plus pour placer des publicités dans leurs applications iPad que pour des publicités semblables sur les sites web ordinaires.

Mais cela ne veut pas dire que l'ordinateur tablette d'Apple se montrera à la hauteur de tout le battage médiatique le présentant comme une bouée de sauvetage potentielle pour l'industrie des médias. Les publicités en ligne ne génèrent encore qu'une petite fraction des revenus de publicité des entreprises de presse et la question demeure à savoir si les publicités imprimées vont revenir aux niveaux qu'elles présentaient avant la récession.

 

Toutefois, des indices donnent déjà à penser que l'iPad offre à tout le moins aux éditeurs une manière de tirer davantage d'argent des annonceurs. Cela fait mousser l'espoir que les ordinateurs portables à écran tactile pourraient commencer à tourner le côté économique de la publicité numérique en faveur des éditeurs.

«Je crois que cela va redéfinir l'édition et également la manière dont les annonceurs rejoignent leur public», estime Lou Cona, vice-président de Conde Nast Media Group, société privée qui publie notamment les magazines Vogue, GQ, et Wired.

Il reste que beaucoup d'éléments doivent s'aligner correctement avant que l'iPad et les autres produits qui l'imiteront deviennent une source importante de revenus.

D'abord, les applications médias devront être suffisamment intéressantes pour que les internautes demeurent engagés pendant de plus longues périodes.

Cela s'avère particulièrement important si un éditeur souhaite exiger des frais pour une application média parce que les articles gratuits sur le web ne sont qu'à quelques touchers sur le fureteur de l'iPad.

Il faut donc s'attendre à ce que les sociétés de médias proposent moins de matériel sur leur site web gratuit et l'offrent plutôt en exclusivité sur des applications pour ordinateurs tablettes de type iPad.

De plus, ces ordinateurs devront se retrouver entre les mains de lecteurs beaucoup plus nombreux, mais sans devenir si courants que les annonceurs ne voudront plus payer une prime pour ce qui est à l'heure actuelle de l'espace rare.