Un parfum d'antan flotte sur quelques stands du grand salon (CES) de l'électronique de Las Vegas, qui a fermé ses portes dimanche, avec des platines pour 33 tours à l'habillage rétro, ou encore des radios à manivelle.

L'Italien Angelis Labor a présenté, à l'écart des foules des principales salles d'exposition, la platine pour 33 tours Gabriel, présentée comme «la plus chère du monde», à un prix de 27 à 64 000 dollars. «Créé pour l'audiophile qui écoute des microsillons ou le propriétaire prospère à la recherche d'un objet qui fasse réagir (ses invités), le Gabriel est un lecteur à suspension fabriqué en superposant du bronze sur de l'aluminium», selon des responsables de la société. Il peut être équipé de quatre bras pour «lire» les microsillons.

Moins confidentielle, la société new-yorkaise Innovative Technologies a présenté une machine plaquée de bois au look art-déco, qui permet d'écouter microsillons, cassettes, radio, CD et baladeurs numériques - et de transférer les enregistrements analogiques sur CD. Une autre version est équipée d'un port USB pour numériser microsillons et cassettes sur l'ordinateur.

«On en vend des tonnes», assure la responsable du développement Gwen Mayers, qui chiffre à une centaine de milliers le nombre d'exemplaires vendus l'an dernier.

Cultivant délibérément le style rétro, la même société propose aussi une simple platine radio dans un habillage au style de valise ancienne, et un jukebox pour y installer un iPhone d'Apple.

Les radios à manivelle, quant à elle, sont une valeur sûre depuis plusieurs années chez bien des détaillants américains, prisées également des travailleurs humanitaires.

Le paradoxe c'est que nombre de ces radios - notamment chez le Britannique Freeplay et l'Américain Eton, distributeur de Grundig aux Etats-Unis - cultivent un look là encore rétro, arrondi ou sans affichage numérique tout en offrant le dernier cri écologique pour recharger la batterie: on peut guetter les alertes météo ou recharger son téléphone après avoir rechargé la batterie non seulement à la main, mais encore à l'énergie solaire ou éolienne.