Les logiciels d'impôt sont généralement efficaces. Mais encore faut-il bien s'en servir.

«...et il y a la déduction pour les activités physiques des enfants...»

«#*% @¢!!!» , me dis-je in petto.

J'avais complètement oublié cette déduction, et mes déclarations de revenus sont parties le matin même par l'Internet.

Pourtant, le logiciel d'impôts n'en a fait aucune mention, me semble-t-il.

Vérification sur l'Internet: le crédit d'impôt fédéral pour la condition physique des enfants s'applique aux jeunes de moins de 16 ans au 1er janvier 2007. Notre fils avait eu 17 ans en 2007. Il n'y avait pas droit. Ouf.

Mais une préoccupation demeure: ai-je omis un autre crédit? Le logiciel d'impôts néglige-t-il certaines déductions?

Éric Neveu, directeur du contrôle de la qualité chez Dr Tax, explique qu'ImpôtExpert ne s'était pas enquis du crédit d'impôt pour la condition physique justement parce que l'enfant n'avait pas l'âge requis. «La rubrique va apparaître si l'enfant est admissible, assure-t-il. C'est contextuel.»

Autre ennui en cours de préparation: la déduction pour amortissement d'un véhicule personnel utilisé en partie pour les besoins d'un travail autonome a été comptée deux fois dans la déclaration. Il a fallu comparer avec la déclaration de l'année précédente pour comprendre que le logiciel avait importé la fraction non amortie qui y était inscrite et avait en plus comptabilisé les données demandées dans l'entrevue de la nouvelle déclaration.

Les logiciels d'impôts peuvent-ils contenir ou faire des erreurs?

On n'est jamais à l'abri d'une coquille, répond Éric Neveu, mais le programme doit obtenir une homologation du gouvernement et «il faut passer à travers le système de prévention des erreurs, qui inclut quelque 2000 tests».

De toute manière, insiste-t-il, le risque d'erreur de calcul et d'omission est beaucoup plus élevé avec une déclaration remplie à la main.

À la mitaine?

Est-il encore possible de préparer sa déclaration de revenus à la main?

C'est encore faisable pour les situations simples - célibataire sans enfant avec un emploi stable, par exemple. Sinon, le recours à un préparateur ou à un logiciel devient quasi inévitable, selon Marie-Claude Riendeau, directrice, fiscalité et planification successorale au Groupe Investors. «Les systèmes fédéral et provincial ont maintenant tellement de crédits d'impôts et de déductions que ça amplifie la complexité pour monsieur et madame Tout-le-monde.»

Pour Sylvain Chartier, directeur de la planification fiscale chez Planification financière Banque Nationale, il n'y a pas d'hésitation: «Dès qu'il y a deux déclarations, il faut un logiciel.»