La guerre comme si on y était encore. Un centre médical de l'armée américaine a l'intention d'utiliser la technologie de la réalité virtuelle pour traiter des soldats atteints de trouble de stress post-traumatique, en les replongeant dans le contexte de la guerre.

La guerre comme si on y était encore. Un centre médical de l'armée américaine a l'intention d'utiliser la technologie de la réalité virtuelle pour traiter des soldats atteints de trouble de stress post-traumatique, en les replongeant dans le contexte de la guerre.

La réalité virtuelle fournit aux médecins un outil utilisant des signaux visuels, auditifs et thermiques pour traiter une affection qui provoque cauchemars et flashbacks chez les anciens combattants.

La maladie peut conduire le patient à se couper du reste de la société.

Au centre médical militaire Madigan, dans l'État de Washington, le psychologue Greg Reger espère pouvoir proposer la thérapie dans les prochaines semaines.

«Presque tous les soldats sont affectés par leur déploiement» en Irak, souligne l'ancien capitaine, qui a servi un an dans ce pays dans une brigade médicale. «La grande majorité rentre au pays et un rétablissement naturel se produit, mais une importante minorité a besoin d'une aide supplémentaire et nous voyons un certain nombre de ces personnes ici.»

Les recherches sont financées par le Bureau de recherche navale, qui a versé quatre millions de dollars en 2005 à plusieurs équipes pour évaluer l'aide que pouvait apporter la réalité virtuelle dans le traitement du trouble de stress post-traumatique (TSPT), qui affecterait 15% à 30% des anciens combattants envoyés en Irak.

D'autres recherches sont menées en Californie, à Hawaï et en Géorgie. Le programme mis en place au centre Madigan bénéficie d'une aide de 200 000 dollars, précise M. Reger.

Lors d'études cliniques au Centre médical naval de San Diego et à l'université Emory, à Atlanta, huit «vétérans» souffrant de TSPT ont suivi un traitement par réalité virtuelle et six ont présenté une amélioration de leur état, souligne le Dr Albert Rizzo, psychologue à l'université de Californie du Sud.

Au cours d'une démonstration de réalité virtuelle à Madigan, le sergent Jeff Ebert a tressailli lorsque le souffle d'une explosion a frappé son véhicule militaire imaginaire.

Ebert, qui ne souffre pas de TSPT, était assis sur une chaise installée sur une plate-forme qui vrombit et bouge pour simuler les mouvements du véhicule. Il portait un casque lui permettant de visionner la scène. L'expérience était «très réaliste», a admis ce spécialiste de la santé comportementale, notant que ses mains étaient devenues moites.

À Madigan, le traitement impliquera d'interroger le soldat pour découvrir quels événements ont pu déclencher sa maladie, précise M. Reger. Un scénario de réalité virtuelle sera alors conçu pour ce patient. «Cette technologie offre un environnement qui aide les soldats à raconter leur histoire», souligne le psychologue.

Une séance peut inclure des odeurs pour améliorer son efficacité. «On peut vraiment faire beaucoup de choses pour renforcer le niveau de réalisme de l'expérience», selon Mark Wiederhold, président et directeur du Centre médical de réalité virtuelle à San Diego.

Cette société associe thérapie comportementale et cognitive et réalité virtuelle pour traiter de nombreuses phobies, comme la peur de prendre l'avion, de l'altitude et des araignées.

Ses praticiens ont également travaillé avec des patients impliqués dans des accidents de la circulation chez qui un TSPT a été diagnostiqué.

La réalité virtuelle est aussi utilisée pour la rééducation de patients souffrant d'une infirmité à l'hôpital Chaïm Sheba, près de Tel Aviv, en Israël.