L'Australie va bannir les ampoules électriques classiques pour réduire sa consommation d'électricité. L'Europe pousse les énergies renouvelables. Usines et voitures doivent polluer moins. Mais pour les télés et les PCs, l'écologie ne s'impose que lentement.

L'Australie va bannir les ampoules électriques classiques pour réduire sa consommation d'électricité. L'Europe pousse les énergies renouvelables. Usines et voitures doivent polluer moins. Mais pour les télés et les PCs, l'écologie ne s'impose que lentement.

«Le souci de l'environnement est notre objectif», proclame au salon informatique CeBIT de Hanovre (nord de l'Allemagne) l'alliance APDC, qui réunit trois grands producteurs japonais d'écrans plasma (Hitachi, Panasonic et Pioneer). Elle expose deux téléviseurs identiques, à gauche à plasma, à droite à cristaux liquides (LCD), surmontés chacun d'un compteur mesurant la consommation: 171 watts contre 269.

«De plus en plus de consommateurs demandent la consommation d'énergie, comme pour des réfrigérateurs», selon Jacob Teodorsson, responsable produits chez Hitachi. «Le plasma économise de l'énergie car il consomme moins dans les scènes sombres», affirme-t-il. La consommation de l'écran LCD reste stable, celle du plasma varie «selon la luminosité».

APDC met aussi en avant de nouvelles technologies, encore en développement, censées diviser par 4 la consommation d'électricité de ses télés plasma.

L'alliance utilise la mauvaise conscience face au réchauffement planétaire pour récupérer des consommateurs qui ces dernières années boudent le plasma au profit du LCD. Mais au CeBIT, l'important ce sont surtout les performances ou la vitesse.

Images haute définition obligent, la PlayStation3 de Sony consomme beaucoup plus d'électricité que la PS2. Les nouvelles fonctionalités de Windows Vista exigent des ordinateurs bien plus puissants que les précédents systèmes d'exploitation de Microsoft.

La surenchère est de mise, témoin «le plus grand téléviseur LCD du monde» présenté par Sharp, un autre groupe japonais: 2,72 mètres de diagonale et quelque 300 kilos. «Ce n'est pas pour la maison, il ne passe même pas par la porte», relève Thies Radeloff, responsable produit.

Le consommateur achète des écrans toujours plus grands. Et toujours plus gourmands. Le prototype exposé consomme «beaucoup» d'électricité, concède M. Radeloff. Mais il argumente que dans une maison, les ampoules électriques consomment bien plus que la télé.

Sharp dit réduire constamment la consommation de ses appareils. Certains portent l'écolabel européen, une petite fleur distinguant les produits respectueux de l'environnement. Mais la plupart ne peuvent pas être complètement éteints, seulement mis en veille (stand-by).

«Si en Allemagne nous éteignons tous nos appareils en stand-by, alors nous pouvons fermer deux centrales nucléaires», aime à dire le ministre de l'Environnement Sigmar Gabriel. D'après des statistiques officielles, les ménages allemands gaspillent annuellement 3,3 milliards d'euros d'électricité avec des appareils en veille.

Chez Fujitsu-Siemens, on met aussi l'accent sur le réglage des ordinateurs pour que certaines parties se mettent hors tension automatiquement après un certain temps d'inutilisation. C'est possible sur tous les PC, encore faut-il savoir le faire.

Le premier fabricant européen d'ordinateurs commercialise aussi depuis quelques années des PCs dits «verts». Au départ, il a réduit la quantité de plomb dans certains composants, puis a étendu la mesure progressivement à d'autres substances toxiques.

Ces ordinateurs représentent 70% des ventes aux professionnels. L'environnement «est un argument de vente», selon Corinna Kammerer, responsable produit chez Fujitsu-Siemens, mais les surcoûts doivent être compensés par des économies ailleurs, car «beaucoup de clients ne payent pas pour cela». «Ca ne sert à rien de développer des produits 100% écologiques s'ils ne sont pas vendus.»