Le numéro un mondial des médias, l'américain Time Warner, va dévoiler mercredi ses projets pour redresser sa division internet AOL, et pourrait renoncer à l'accès payant constituant un frein à la collecte de recettes publicitaires.

Le numéro un mondial des médias, l'américain Time Warner, va dévoiler mercredi ses projets pour redresser sa division internet AOL, et pourrait renoncer à l'accès payant constituant un frein à la collecte de recettes publicitaires.

Depuis 2005 Time Warner ne fait plus mystère du choix stratégique de développer les programmes accessibles gratuitement chez AOL (séries TV, actualités, musique etc..) pour mieux rivaliser avec Yahoo! et Google.

Mais concernant l'accès payant le groupe s'est contenté d'avouer en mai que des discussions étaient engagées avec des partenaires potentiels pour AOL Europe.

Alors que les spéculations se multiplient dans la presse et la communauté financière, la direction est restée complètement muette depuis l'annonce la semaine dernière, dans un communiqué d'une phrase, d'une téléconférence pour présenter la nouvelle «stratégie d'activité» d'AOL.

La conférence se tiendra mercredi à 15H00 GMT après la publication des résultats trimestriels de Time Warner.

Parmi les scénarios possibles, selon des sources du secteur, AOL déciderait de céder la prise en charge de ses abonnés en France, Allemagne et Royaume-Uni à un opérateur téléphonique local --désormais chargé de la facturation de la connexion et du service après-vente--, tout en conservant le rôle de programmeur des sites.

Avec les partenaires, «il y aurait partage des recettes publicitaires», avait dit en juin à l'AFP une source proche du dossier.

Quant au devenir de l'accès payant en bas débit aux États-Unis, il est encore incertain, alors qu'AOL a supprimé des centaines d'emplois ces derniers mois dans ses centres d'appels pour tenir compte de l'hémorragie d'abonnés.

Pour ses 18 millions d'abonnés américains --sur 24 millions au total-- AOL envisagerait une proposition originale, selon le quotidien britannique Financial Times.

Ils seraient autorisés à garder leur compte courriel AOL même s'ils arrêtent de payer. AOL conserverait ainsi une forte audience pour ses pages plutôt que de renvoyer des flopées d'internautes sur les portails rivaux en fermant les comptes.

AOL, devenu géant de l'Internet en quelques années au point d'être le moteur en 2000-2001 de la mégafusion avec Time Warner, a été relégué depuis au rang de simple division chez ce dernier.

Et même si le scandale comptable de 2002 appartient désormais au passé (il a été réglé avec les autorités fédérales il y a 18 mois), la société a continué de causer du souci à sa maison-mère.

Basé sur l'accès payant, le modèle d'activité s'est avéré dépassé quand les portails concurrents ont multiplié les contenus gratuits pour drainer de la publicité. Résultat: des désabonnements qui se chiffrent en millions trimestre après trimestre.

«Les pertes d'abonnés se sont accélérées», commentait Jessica Reif Cohen, de la banque Merrill Lynch, au lendemain de la publication du bilan du premier trimestre, «et la direction a indiqué que le deuxième trimestre pourrait se traduire par les mêmes résultats», à savoir un recul de 17% du résultat brut d'exploitation.

Pour William Drewry, de Credit Suisse, «plus d'un milliard de dollars de coûts peuvent être éliminés» de manière à redresser les marges bénéficiaires d'AOL. «Il reviendra à la direction de décider de la magnitude» du plan de restructuration, a-t-il ajouté le 24 juillet dans une note.

Une réunion du conseil d'administration de Time Warner a été consacrée jeudi à cette restructuration, mais aucun commentaire n'a filtré.

«Nous ne pouvons rien dire avant la conférence» de mercredi, a indiqué une porte-parole d'AOL jointe au siège de Dulles en Virginie (est).