Les patrons de Facebook et d'Apple, Mark Zuckerberg et Tim Cook, ont rencontré à Pékin le président chinois Xi Jinping, qui leur a assuré que le pays restait «ouvert» et poursuivrait ses réformes avec «détermination», en dépit d'une emprise accrue du régime sur le monde des affaires.

Les dirigeants des deux colosses de la Silicon Valley participaient lundi dans la capitale chinoise à une réunion du conseil consultatif de l'école de commerce de la prestigieuse université Tsinghua, dont ils sont membres, selon les médias d'État.

L'événement, organisé sous les ors du Palais du Peuple place Tiananmen, intervient alors que Xi Jinping vient juste d'être reconduit à la tête du régime communiste, et peu avant une visite en Chine du président américain Donald Trump, la semaine prochaine.

«La Chine engage des réformes tous azimuts avec une détermination vigoureuse et sans précédent» et «continuera de doper ses réformes en s'ouvrant» à l'extérieur, a martelé M. Xi, qui s'exprimait lors de cette rencontre, selon des propos rapportés mardi par l'agence officielle Chine nouvelle.

Tout en préservant «sa souveraineté et sa sécurité», la Chine «est désireuse de travailler avec les États-Unis (...) en prenant en compte les intérêts et préoccupations de chacun, et en gérant de façon appropriée nos différends et contradictions», a poursuivi le dirigeant chinois.

Depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping il y a cinq ans, le Parti communiste a nettement renforcé son emprise sur les groupes étatiques et son influence dans les entreprises privées.

Dans le même temps, les firmes étrangères se plaignent volontiers de difficultés persistantes d'accès au marché chinois et d'un traitement discriminatoire favorisant leurs concurrents locaux --une source de frictions commerciales avec l'administration Trump.

Discrimination

Le réseau social Facebook est inaccessible depuis 2009 sur l'internet chinois, bloqué par la censure -- même si le groupe y engrange toutefois des contrats publicitaires. Apple, lui, s'est vu contraint d'établir en Chine un centre de données pour stocker les informations personnelles de ses utilisateurs locaux, en raison d'une nouvelle loi controversée sur la sécurité informatique, adoptée cette année.

Outre les représentants d'Apple et de Facebook, les dirigeants des sociétés d'investissement américaines Breyer Capital et Blackstone, ainsi que l'ancien secrétaire américain au Trésor Henry Paulson étaient également présents lundi, a précisé la presse d'État.

À en croire Chine nouvelle, ils se seraient dits «profondément impressionnés par le discours du président Xi lors du XIXe congrès du Parti communiste chinois (PCC)» conclu la semaine dernière.

Lors d'un discours-fleuve, Xi Jinping avait notamment promis «d'ouvrir toujours davantage» la Chine et d'offrir «un traitement équitable» aux entreprises étrangères dans le pays --tout en défendant une expansion du secteur étatique et la supervision omnipotente du Parti.

La Chine, avec quelque 750 millions d'internautes, reste un marché crucial pour les géants américains des nouvelles technologies.

La rencontre de lundi intervient alors qu'Apple, qui a vu ses ventes plonger dans la région Chine sur les deux premiers trimestres de l'année, mise sur son nouveau modèle très attendu, l'iPhone X, pour y relancer l'attractivité de la marque à la pomme.

Apple a confirmé auprès de l'AFP la participation de M. Cook et sa présence en Chine, sans livrer d'autres détails sur le reste de son programme.

Mark Zuckerberg avait quant à lui dévoilé sa venue à Pékin samedi sur sa page Facebook. «Une bonne façon de mesurer le rythme de l'innovation et de l'entrepreneuriat en Chine», s'était-il enthousiasmé.

Facebook multiplie les «opérations séduction» à l'égard du régime communiste: Mark Zuckerberg a fait plusieurs visites en Chine, où il a rencontré des dirigeants politiques, effectué un jogging pékinois en plein smog et prononcé des discours en mandarin.

Facebook cherche également, selon de récentes informations de presse, à gonfler ses effectifs à Shanghai, et a recruté un cadre expérimenté pour gérer ses relations avec le gouvernement. Le géant californien a par ailleurs reconnu mi-août avoir introduit en catimini dans le pays une discrète application de partage de photos, «Ballons colorés»... au succès très limité.